dimanche 9 décembre 2007
États-Unis / Iran : Vers une paix forcée ?
Un rapport des services de renseignements américains sur le programme nucléaire militaire iranien rendu public lundi 3 décembre met l’administration Bush dans l’embarras.
Les seize agences d’espionnage américaines viennent de remettre à la Maison-Blanche, le dernier « National Intelligence Estimate » (« NIE »). Ce document déclare, avec « un degré élevé de confiance », que Téhéran aurait gelé son programme militaire secret depuis quatre ans.
Des conclusions qui viennent contredire l’image « d’État voyou » que la Maison-Blanche s’efforce de donner à l’Iran depuis de nombreux mois, le président des Etats-Unis allant même jusqu’à sonner l’alarme de contre un risque de « troisième guerre mondiale » si Téhéran poursuivait son programme d’armement nucléaire.
Pour autant le chef de la Maison-Blanche n’en démord pas. « Notre politique reste inchangée » a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse donnée mardi 4 décembre. « Mon opinion n’a pas varié. L’Iran était dangereux, l’Iran est dangereux et l’Iran sera dangereux s’il obtient le savoir-faire nécessaire pour fabriquer l’arme nucléaire. »
Malgré tout, il sera désormais difficile pour Washington de reproduire le même schéma qu’en Irak. En 2002, un autre « NIE » accusant Saddam Hussein de développer des armes de destruction massive avait fourni l’alibi parfait pour bombarder Bagdad. Une détente, même forcée, devrait maintenant voir le jour entre Bush et Mahmoud Ahmadinejad. Le président Iranien, quant à lui, s’est félicité de ce rapport, déclarant qu’il s’agissait là de la « déclaration de la victoire du peuple iranien face aux grandes puissances ». Londres et Paris se sont joints à Washington pour demander de maintenir la pression sur Téhéran.
Pierre Rossovich
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