dimanche 2 décembre 2007

Politique : À gauche de la droite


Gauche Moderne, c'est le nom du tout nouveau parti au centre de l'échiquier politique français. Jean-Marie Bockel, ancien sénateur socialiste, l'a lancé officiellement mercredi 28 novembre. Membre du PS pendant 34 ans, il est aujourd’hui secrétaire d’État à la Coopération, appartenant ainsi à cette catégorie de politiques qui ont accepté "l'ouverture" tant prônée par Nicolas Sarkozy depuis son élection.

De moderne, ce parti a surtout une position inédite : il se revendique de gauche, mais allié à une majorité de droite. Ce n'est visiblement pas un obstacle pour Jean-Marie Bockel, puisque Gauche Moderne se positionne telle "une force de propositions" et un "partenaire de la réforme".

Bien que délicate, cette position est alléchante pour tous les déçus de l'immobilisme du PS, puisqu'elle permet de rendre la carte du parti sans toutefois prendre celle de l'UMP. De son côté, Jean-Marie Cavada a rapidement compris l'intérêt, au point de rejoindre Gauche Moderne pour se présenter sur la liste du XIIème arrondissement de Paris, délaissant le MoDem fraichement créé pour remplacer l'UDF.

François Bayrou est d'ailleurs le grand perdant de ces effusions du centre politique français. Après le Nouveau Centre créé le 29 mai par Hervé Morin, Jean-Marie Bockel se met lui aussi à marcher sur ses plates-bandes et débauche l'un de ses poulains. Si le patron du MoDem a gagné en indépendance en créant son nouveau parti, il a depuis indéniablement perdu le poids politique et les possibilités électorales que lui promettaient son score historique avec l'UDF aux dernières élections. Ses adhérents s'éparpillent et se diluent progressivement dans ces nouveaux partis entre l'UMP et le PS. Lavoisier avait pourtant prévenu: "rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme"...

Christophe Josset

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