dimanche 16 décembre 2007

Politique: Visite polémique de Kadhafi


Après les déclarations de Nicolas Sarkozy affirmant qu’il s'est entretenu avec le chef d'Etat libyen lundi au sujet des droits de l’homme, Mouammar Kadhafi a lui-même démenti. C'est dans une interview réalisée par David Pujadas pour France 2 et diffusée mardi 11 décembre qu'il s'est ainsi exprimé.

Ont-ils vraiment parlé des droits de l'Homme? Sur l'intervention filmée, lorsque le journaliste de France 2 questionne le colonel sur ce que Nicolas Sarkozy lui a demandé "sur le sujet des droits de l'homme", le chef d'Etat libyen répond: "tout d'abord nous n'avons pas évoqué moi et le président Sarkozy ces sujets. Nous sommes des amis assez proches, et nous coopérons", conclut-il, selon la traduction qu'a effectué la chaîne.

Arrivé en France depuis lundi 10 décembre pour une visite diplomatique officielle, sa présence suscite des controverses virulentes. Rama Yade, secrétaire d’Etat aux droits de l'Homme, avait accueilli lundi le chef d'Etat libyen très durement, lui rappelant son manque en la matière. Les dirigeants de l'ex-gauche plurielle ont de leur côté fustigé et condamné cette "visite business du colonel". Mardi, il a été accueilli à l'Assemblé nationale, mais la rencontre a été boycottée par les députés de l'opposition tout comme certains de la majorité, la plupart quittant l'hémicycle. La secrétaire nationale communiste Marie-George Buffet a estimé que "dérouler le tapis rouge alors que cet homme est un dictateur, c'est indécent".

Afin de conserver une certaine morale, Nicolas Sarkozy avait annoncé lundi avoir parlé au dirigeant libyen de "progrès à faire sur le sujet des droits de l'homme". Cette nouvelle interview vidéo vient remettre en cause ces affirmations, malgré l'appui du secrétaire général de l'Elysée. Claude Guéant assure en effet que "le président a parlé des droits de l’homme à Mouammar Kadhafi, à deux reprises, lors de leur entretien puis du dîner", et précise en avoir été témoin. Les signatures des contrats commerciaux auraient-elles pris une trop grande importance aux yeux des deux dirigeants?

Christophe Josset

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