mercredi 28 novembre 2007

Tendance : Noël 2007, l’automobile investit le High Tech


À l’approche des fêtes de Noël 2007, les produits technologiques voient apparaître de nouveaux acteurs sur leur marché. Ferrari, Porsche, Lamborghini… les constructeurs les plus prestigieux apposent désormais leur logo sur des ordinateurs portables, des téléphones mobiles ou des PDA.

La diffusion de produits dérivés par les constructeurs automobiles ou les grands manufacturiers est une longue histoire. Pourvoyeurs d’image, les fabricants ont toujours assuré leur promotion par le biais de produits estampillés et censés porter l’identité de la marque. Lignes de vêtement, serviettes de plages, tous les supports sont bons à condition qu’ils renvoient l’identité de la marque.

Aujourd’hui, ce sont les produits technologiques qui relayent l’image des constructeurs les plus prestigieux. Le marché des ordinateurs portables, synonymes de performance et de technologie, voit ainsi Asus collaborer avec Ferrari et Lamborghini depuis 2006, et Panasonic vient juste de lancer un portable griffé Subaru, la marque phare des rallyes. Les téléphones portables sont également concernés : Porsche commercialise un appareil très haut de gamme au design particulièrement abouti sous sa propre marque, alors que Ferrari préfère un partenariat avec Vertu, division luxe de Nokia. La firme de Maranello est très investie dans le domaine du High Tech, et notamment quant ça a un rapport avec la mobilité : PDA, GPS, et même un Seagway sont disponibles chez les distributeurs classiques ou sur Internet. Historiquement, la marque a toujours développé une offre importante pour ses nombreux tifosi : en 2006, la vente d’objets marqués du cheval cabré a rapporté 600 millions d’euros à la marque.

Finition exclusive soignée, configurations matérielles et technologies au top, les appareils techno arborant le logo de constructeurs de prestige sont irréprochables et peuvent voir leur prix doubler par rapport à un produit « lambda » équivalent : le prix de la frime, et de la passion pour des objets de désir le plus souvent inaccessibles.

Jean-Philippe Coll

Cinéma : American Gangster, film ou docu ?


Basée sur une histoire vraie, American Gangster de Ridley Scott raconte la chute du criminel Frank Lucas et l'acharnement que met l'inspecteur Ritchie Roberts pour le faire tomber. Ce film, aux faux airs de documentaire dépeint la fin des années 1960 à New York, à une époque où les États-Unis étaient embourbés dans un contexte international et politique difficile.

Harlem, 1968. Franck Lucas, interprété par Denzel Washington, est un homme de main modeste qui devient l’un des plus grands trafiquants de drogue des Etats-Unis. Les premiers pas de Lucas dans le monde du banditisme se font sans encombre à une époque où la corruption policière atteint des sommets. Tout se passe bien pour lui jusqu’à ce que la mafia italienne et un flic intègre ne s’intéressent à ses affaires. Russel Crowe interprète Ritchie Roberts, le policier qui lutte contre un système défaillant.

Relativement long (2h34’), ce film historique est cependant très captivant. Les personnalités complexes des deux protagonistes fascinent. Grand bandit, Franck Lucas est loin d’être détestable. Son enfance est marquée par le racisme de certains « flics blancs », qui ont massacré des membres de sa famille devant lui. Le « flic non-ripou » est également nuancé dans son interprétation. À l’inverse du rôle de Denzel Washington, son passé est plus mystérieux. Il se bat jusqu’au bout contre toute la corruption et la criminalité de ces années-là. Cependant, on ne peut pas dire des deux héros, que l’un est blanc et l’autre noir.

Un véritable documentaire, captivant qui restitue à merveille l’Amérique des années sombres où la drogue et la corruption étaient reines. Les détails sont très soignés, et si Ridley Scott a décidé de nous montrer avec un réalisme sidérant les 70’s, cela ne l’empêche pas de mettre en scène des fusillades et des instants musclés. La violence est présente même si l’action ne domine pas la réalité. Un mélange de genres original qui fait d’American Gangster une œuvre vibrante et oppressante, pour résumer tout simplement remarquable.

Anne-Sophie Trouslard

High Tech : Mission Olivennes, la fin du téléchargement illégal ?


Présidée par Denis Olivennes, PDG de la Fnac, la mission Olivennes, portant sur le téléchargement illégal sur internet a abouti à un accord tripartite, entre les ayants droit de la musique et du cinéma et les fournisseurs d'accès à internet (FAI).

D'une quarantaine de pages, le rapport sur le piratage des œuvres culturelles sur Internet vise à ménager la liberté des consommateurs et le droit des créateurs. La mesure la plus remarquée est celle qu'ont acceptée de mettre en œuvre les FAI, jusqu'à présent réfractaires à tout dispositif répressif : ils s'engagent dorénavant à lutter contre les “petits” pirates par des sanctions appropriées.

En résumé, s’il est alerté que vous téléchargez illégalement, votre FAI vous adressera par courriel un avertissement, puis un second. Si l'activité illégale se poursuit, votre abonnement Internet sera coupé. Un mécanisme qui existe déjà aux États-Unis et en Angleterre. Qui prévient les FAI ? Les ayants droits des œuvres piratées. Et comment ces ayants droits repèrent-ils les pirates ? Ils le font en demandant à la CNIL l'autorisation de procéder à des sondages à une large échelle pour attraper les fraudeurs. Les associations de consommateurs tels UFC-Que Choisir ? se sont déjà déclarées contre ce procédé. Et sur le web, cette mesure déchaîne les passions. “De là à créer une police du net, il n’y a qu’un pas !” peut-on lire sur le forum du Monde.fr.

Alors les jours du téléchargement illégal sont-ils comptés ? Pour les petits fraudeurs certainement. Pour les vrais pirates, qui savent se rendre anonyme sur le web, notamment grâce aux logiciels de Peer to Peer cryptés ou passant par des proxys (donc non identifiable), ces tentatives de contrôle s’avéreront sûrement inutiles…

Pierre Rossovich

Paris Sportifs : La France dans ses derniers retranchements


Paris a renoué le dialogue avec Bruxelles à propos du sujet brûlant des paris sportifs en France, monopole du PMU et de la Française des Jeux. Souvent rappelé à l’ordre par la Commission Européenne en vertu du principe de « libre circulation des services », le gouvernement s’est dit prêt à une « ouverture maîtrisée » des paris sportifs en ligne. Une prochaine réunion devrait se tenir début février 2008.

La hache de guerre reste enterrée pour le moment. Mais pour combien de temps encore ? Même si la France a fait retomber la pression, l’Hexagone est plus que jamais dans le collimateur de la Comission Européenne. Déterminé à conserver le monopole de la Française des Jeux et du PMU sur les paris sportifs, le gouvernement a été contraint de lâcher du lest.

Après un rendez-vous avec le commissaire européen au marché intérieur, Charlie Mc Creevy, le ministre du budget, Eric Woerth, a annoncé l’instauration d’un « dialogue » avec la Commission, susceptible de déboucher sur un accord d’ici le mois de mars 2008. Il a défendu la position d’une « ouverture maîtrisée » du secteur des jeux, associé à quatre objectifs : la lutte contre les sites illégaux, la contribution financière des concurrents au développement de la filière hippique, le maintien de la mutualisation des paris, et celui du contrôle de l’Etat sur le marché.

Le bras de fer entre Paris et Bruxelles avait mal tourné en janvier dernier, avec l’arrestation du patron de la société de paris en ligne Unibet, accusé d’infraction au monopole français sur les jeux. Charlie Mc Creevy a obtenu l’assurance de la France, qu’aucune procédure similaire ne sera désormais lancée. Si la Commission s’est félicitée du « bon esprit » de la réunion, la menace judiciaire est maintenue. Neuf pays sont également dans le collimateur de l’institution : l'Allemagne, l'Autriche, le Danemark, la Finlande, la Hongrie, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède. Un accord devra donc être trouvé avant la date butoir, sinon Bruxelles prendra des mesures concrètes pour mettre fin à ce petit jeu.

Cédric Ferreira

dimanche 25 novembre 2007

Politique : Jacques Chirac mis en examen dans l’affaire des emplois fictifs


L’ancien Président a été mis en examen le matin du 21 novembre pour « détournement de fonds publics » : c’est une première en France. Selon son avocat, l’affaire vise des emplois présumés fictifs à son cabinet de maire de Paris de 1977 à 1995.

Jacques Chirac est mis en cause par la juge Xavière Simeoni pour avoir fait recruter à son cabinet de maire une quarantaine de "chargés de mission" payés sur fonds publics mais qui, selon les cas, n'auraient effectué aucun travail ou auraient été à son service personnel.

D’autres personnalités de la droite ont également été rattrapées par l’affaire. Les quatre directeurs de cabinet de Jacques Chirac à l'Hôtel de Ville de 1983 à 1995, Robert Pandraud, Daniel Naftalski, Michel Roussin et Rémy Chardon, ont ainsi déjà été mis en examen pour «détournements de fonds publics» : ce sont eux qui ont signé les contrats de travail. Bernard Bled, directeur de cabinet de Jean Tiberi, maire de Paris de 1995 à 2001, a également été mis en examen.

Au moment même de son interrogatoire, le journal Le Monde publiait une "tribune" de Jacques Chirac dans laquelle il se dit innocent ; d’après lui, « jamais les moyens de la Ville de Paris n'ont été mis au service d'autres ambitions que d'agir pour les Parisiennes et les Parisiens. Jamais il n'y a eu d'enrichissement personnel. Jamais il n'y a eu de système ». « Ces recrutements, je les ai souhaités ou autorisés parce qu'ils étaient légitimes autant que nécessaires », a-t-il ajouté.

L’ancien Président a également expliqué que certains des employés ne travaillaient pas pour la Ville mais pour « faciliter la coordination et l'exercice de (ses) fonctions ». Jacques Chirac a cumulé jusqu’à quatre fonctions : il était à la fois maire, député de la Corrèze, Premier ministre de 1986 à 1988 et président du RPR.

Jean-Philippe Coll.

Politique : Mise en examen de Jacques Chirac, l’impunité présidentielle mise en question


La mise en examen de l’ancien Président Jacques Chirac, six mois après qu’il ait quitté ses fonctions, suscite des réactions pour le moins contrastées. Si François Hollande, Premier secrétaire du Parti socialiste, déclare ne pas vouloir « faire de polémique inutile », le député PS de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg a qualifié de « victoire posthume » la mise en examen de Jacques Chirac, estimant qu’elle était trop tardive. Cette opinion est partagée par le député Vert Noël Mamère qui dénonce une justice à deux vitesses, « intraitable avec les petits et […] faible avec les puissants ».

C’est l’immunité du Président de la République qui est ainsi mise en question. Jacques Chirac a été la cible, depuis 1998, de trois juges d’instruction enquêtant sur son éventuelle responsabilité dans les emplois présumés fictifs de la Ville de Paris, le financement présumé occulte du RPR par les HLM de Paris, les marchés publics du Conseil régional d’Ile-de-France et les voyages payés en espèces. Il n’avait jusqu’ici pas été inquiété : le Conseil constitutionnel, en janvier 1999, et la Cour de cassation, le 10 octobre 2001, avaient chacun confirmé que le Président, dans l’exercice de ses fonctions, ne pouvait être entendu par un juge, à quelque titre que ce soit.

Pierre Mazeaud, ancien président du conseil constitutionnel est un proche de Jacques Chirac et lui a ainsi fait part de son « respect » et de son « amitié ». Partisan de la prescription des abus de biens sociaux, il estime que « les Français ont d'autres soucis que de revenir vingt ans, trente ans en arrière et pourquoi pas maintenant 50 ans. »

Nadine Morano, la porte-parole de l'UMP, a rappelé que « personne n'est au-dessus des lois dans notre pays » ; Arnaud Montebourg, de son côté, s’inquiète de l’ « irresponsabilité » du Président, et a rappelé que « ce que propose Nicolas Sarkozy est un renforcement de cette irresponsabilité ».

Jean-Philippe Coll

mercredi 21 novembre 2007

Politique : Chavez à Paris les mains vides


Hugo Chavez était en visite à Paris mardi 20 novembre. Reçu à l’Elysée pour un déjeuner par Nicolas Sarkozy, le président vénézuelien n’a fourni aucune preuve de vie de l’otage Ingrid Betancourt, prisonnière des FARC en Colombie depuis cinq ans.

Une grosse déception pour la famille d’Ingrid Betancourt qui avait organisé dimanche dernier dans la capitale une manifestation de soutien en sa faveur deux jours avant la venue d’Hugo Chavez en France. 150 personnes ont participé à cette mobilisation dont le Maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë. Une marche d’espoir jusqu’au Mur de la Paix à Paris et un lâcher de ballons blancs sous la tour Eiffel : tous ces gestes symboliques dans l’espoir d’une délivrance prochaine de l’otage franco-colombienne.

Mais hier, c’est les mains vides qu’Hugo Chavez s’est rendu à Paris. Invité par Nicolas Sarkozy qui espérait des preuves de vie d’Ingrid Betancourt, Hugo Chavez s’est contenté d’exprimer son « intime conviction » que l’ancienne candidate écologique à la présidentielle colombienne est vivante. Les efforts diplomatiques sans précédent de Chavez depuis deux mois se sont donc soldés une fois de plus par un échec.

Cependant, dans une lettre adressée aux présidents colombien et vénézuélien, Manuel Marulanda, le chef de la guérilla colombienne des FARC, s’engage à donner avant la fin de l’année une preuve qu’Ingrid Betancourt est toujours en vie. La famille de cette dernière devra donc encore patienter pour savoir si Ingrid est vivante et en bonne santé.

Déborah Creff

Internet: Présidentielle USA : The Race is On !


Huit contre huit. Plus disputé que le Masters Tennis de Shanghai, l’élection présidentielle Américaine de 2008 nous en fait voir déjà de toutes les couleurs et grâce au Web, on va tout savoir !

Dans la poule des Républicains (voir liste sur politico.com), que des hommes, dans celle des Démocrates, une femme et sept hommes, dont un métis. Des différences sociologiques donc, mais pas uniquement... Si tous bénéficient de leur myspace et de leur facebook, certains mettent l’accent sur le supporting, par exemple « Bill Richardson fait partie de ton réseau étendu ! ». Même tournure pour Hillary Clinton et Barack Obama. Chez McCain, on est plus direct : « Engage-toi comme bénévole ! ».
D’autres, au contraire, ont choisi le pro(fond) : dans Ses centres d’intérêt, Tom Tancredo cite ses films favoris – Le Parrain 1 et 2, La Mémoire dans la Peau et Rio Bravo.

Pour tous au moins un leitmotiv : découvrez qui je suis, je vous dirais quoi voter.
Et peu importe la forme, du moment que le message passe, et parfois avec beaucoup d’humour : sur le site mariapia.blogs.com, une vidéo de campagne montre les Clintons dans un bar… Ils parodient Les Sopranos… Pour Obama (sur le même site), une de ses fans chante l’Amour, sur des airs de Céline Dion…

Mais la toile nous dévoile aussi les coups bas. Et cette fois, pas de répit pour nos champions : comme le souligne Le Figaro dans son enquête du 21 novembre, « Le Web » devient « nouvelle arme de destruction massive pour les candidats ». Rumeurs, confidences, bref, pour gagner, il faut acheter des amis et être revendu à d’autres amis. Ce n’est pas une nouvelle donne mais de la promixité.


Patrice Alain

Politique : Diviser pour mieux régner ?


Le gouvernement belge est en pleine crise. Depuis presque 5 mois et demi, la Belgique se retrouve sans gouvernement. Le 5 novembre dernier, le record de 1987, où la Belgique est restée 147 jours sans gouvernement, a été battu.

Les Belges sont aujourd’hui plus partagés que jamais. En effet, depuis les élections de juin dernier, les habitants de cette belle contrée subissent les déclarations de dirigeants peu scrupuleux de factions extrémistes qui revendiquent la séparation de la Flandre et de la Wallonie. Ses politiciens ne voyant pas la situation s’améliorer, en profitent pour engranger des voix dans cette perspective. Durant la dernière semaine, les Flamands ont commencé à revendiquer le fait que la situation économique de la Belgique dépendait exclusivement d’eux et que la Wallonie coûtait énormément d’argent aux travailleurs flamands arguant que les wallons gagnent de l’argent sur le dos des flamands.

La réalité est bien autre car Bruxelles incarne le prestige, ce qui apporte beaucoup à la Belgique toute entière en terme de notoriété et d’investissements. Sans aucun doute, la présence des différentes institutions y est pour beaucoup. La Belgique n’a probablement pas d’issue en ce moment, mais la manifestation du dimanche 18 novembre qui a réuni 35 000 personnes, selon la police, est un bond en avant pour un pays uni. D’ailleurs, les pancartes étaient autant écrites en français qu’en néerlandais.

C’est cette particularité belge qui est au centre des attentions. La diversité, habituellement si prisée, apporte une incompréhensible discorde linguistique, économique et culturelle. L’entente sera difficile mais c’est le but que s’est fixé le futur (pressenti) premier ministre de la Belgique, Yves Leterme, qui a, malgré tout, du mal à s’imposer, la faute à un premier désistement de sa mission de formateur d’un nouveau gouvernement confiée par le roi Albert II. Il est maintenant temps de laisser place aux discussions pour que les événements ne s’enveniment pas davantage.

Marco Martins

Guide Michelin : Tokyo nouvelle capitale gastronomique


Les Guides Michelin publient ce mercredi leur tout premier guide sur les restaurants gastronomiques de Tokyo et la capitale nippone arrive première en nombre d’étoiles, avec 191, réparties entre 150 établissements.

Les Français risquent d’être jaloux ! Pour son premier guide consacré à Tokyo, le Guide Michelin a sacré la capitale japonaise comme la nouvelle capitale gastronomique mondiale. À la grande surprise de tous, les restaurants tokyoïtes ont totalisé 191 étoiles, loin devant Paris qui en compte 97. En tout, ce sont 150 restaurants qui ont reçu les fameux macarons. Huit d’entre eux se sont vus attribuer la décoration suprême, les trois étoiles ; trois des établissements sont français. Vingt-cinq établissements ont reçu les deux étoiles. 117 restaurants en ont eu une.

Si certains ne comprennent pas comment des enquêteurs aux palais occidentaux peuvent correctement juger une cuisine exotique, les directeurs des guides rouges expliquent le succès de la gastronomie nippone par la « qualité si incomparable des produits utilisés, aux techniques de cuisson employées, à cet héritage et à ces traditions culinaires transmis de génération en génération ».

La publication de ce guide est une petite révolution dans le monde de la gastronomie. Tokyo est la première ville non occidentale à qui un guide rouge a été consacré. Pendant un an et demi, cinq inspecteurs japonais et européens ont visité 1500 établissements tokyoïtes, soit 1% des restaurants de la capitale.
Des 150 restaurants primés, 59 offrent une cuisine étrangère, dont 44 français, huit italiens, cinq chinois et deux espagnols. Mais la plupart des établissements, qu’ils soient japonais ou étrangers ont des chefs nippons. Parmi les restaurants français, l’Atelier de Joël Robuchon s’est vu attribuer trois étoiles, ainsi que l’Osier et Quintessence.

Élodie Petit

International : Première instance à Phnom Penh


En 2008, les dirigeants survivants de l’ancien régime khmer seront jugés par le tribunal de Pnom Penh, sous l’égide des Nations Unies. Mais quel impact pourra avoir ce jugement plus de trente ans après les faits ? Chum Mey, un rare survivant de ces camps de réhabilitation, estime que la réconciliation nationale est à ce prix.

Au Cambodge, les Khmers rouges ont massacré plus de 2 millions d’individus, surtout des intellectuels. Ces élites, exterminées ou envoyées à la campagne afin d’être rééduquées par le travail forcé, sont aujourd’hui quasi inexistantes. Les villes ont été ainsi vidées au profit des campagnes.

De plus, le tribunal de Phnom Penh ne jugera pas tous les responsables. Certains comme Nuon Chea, ne seront pas inquiétés, pas plus que Pol Pot décédé en 1998. Seuls comparaissent Kieu Samphan, ancien chef de l’état, Kaing Guek Eav, surnommé « Douch », ex-chef d’un Centre interrogatoire, Tuol Sleng, ex- Commandant de prison, Nuon Chea ex- numéro deux, Leng Sary, ex-ministre des Affaires étrangères, son épouse Leng Thinth ex-ministre des Affaires sociales.

Des obstacles non négligeables se présentent pour la première audience. D’abord le point de vue international reste minoritaire, bien que par manque d’avocats le Cambodge, ait dû faire appel à des avocats étrangers. En outre, le problème de fond reste la loi cambodgienne qui doit être réinterprétée car, toute critique contre le gouvernement est passible de sanctions pénales au Cambodge.

Enfin, il subsiste une gêne plus matérielle, comme la situation du tribunal à l’intérieur d’une enceinte militaire et le coût de la procédure et de la protection des témoins qui outrepassent les moyens financiers du tribunal. Une aide internationale serait certainement la bienvenue. Mais le problème essentiel demeure que peu de responsables sont encore en vie et que les tortionnaires ordinaires ne seront pas jugés car étant considérés comme ayant obéi aux ordres.

Chantal Sayegh-Dursus

Sport : Quand le maître rencontre… le maître


On en a rêvé, ils l’ont fait ! Roger Federer, numéro un mondial actuel, et Pete Sampras, numéro un de 1993 à 1998, se sont rencontrés à Séoul pour le premier d’une série de quatre matches exhibition. La première rencontre a eu lieu mardi 20 novembre, et même si le Suisse en est sorti vainqueur, 6/4, 6/3, le combat, baptisé par les organisateurs le « choc des époques », s’annonce très serré.

Opposés pour la dernière, et unique, fois en 2001, sur le gazon de Wimbledon, c’est le Suisse qui était sorti vainqueur du duel, mettant alors fin à quatre années d’invincibilité de l’Américain dans le All England Club. Le recordman de victoires en Grand Chelem, avec 14, avait donc une revanche à prendre. Âgé de 36 ans, il demeurait néanmoins confiant avant le premier match : « Je suis monté en régime à l’entraînement. Je ne suis peut-être plus aussi en forme que par le passé mais je pense être compétitif. Et mes mains restent les mêmes ».

Les actes ont rapidement suivi les paroles Sampras réalisant le break d’entrée pour mener 4 jeux à 2 dans le premier set. Malheureusement, à court physiquement, « Pistol Pete » voyait son cadet de dix ans reprendre le dessus pour finalement remporter 10 des 13 derniers jeux (6/4, 6/3). Pour cette première confrontation, le Bâlois a donc battu une de ses idoles, mais le duel s’annonce plus serré que prévu tant le « retraité » a paru affûté.

Une demi-surprise néanmoins puisque l’Américain, officiellement retraité depuis le 25 août 2005, a fait son retour sur les courts au début 2007, en participant à des tournois mineurs s’imposant notamment à Boston et Athènes en mai. Malgré ces performances, l’ancien champion assure qu’il ne reviendra pas sur le circuit ATP. Une raison de plus pour profiter pleinement de ces matches exhibition entre ces deux champions d’exception. La série emmènera les deux champions à Kuala Lumpur et à Macao cette semaine, et se terminera en apothéose, en mars 2008, au Madison Square Guarden de New York.

Josian Bonnouvrier

Automobile : Le couronnement de Fiat


Kia Cee’d, Mercedes classe C, Nissan Qashqai, Peugeot 308, Mazda 2, Fiat 500… étaient en lice pour le concours de la voiture de l’année 2008. Le jury européen composé de 58 journalistes (dont 22 Français) ont élu à l’unanimité la petite voiture urbaine italienne.

Sans grande surprise, la Fiat 500 a obtenu 385 points devant la Mazda 2 (325 points) et la Ford Mondéo (202 points). « C’est la prime au produit coup de cœur, au concept marketing bien léché » indique un spécialiste des valeurs autos. Pour un analyste d’une grande banque parisienne « Le prix vient récompenser un phénomène de mode que l’on avait entrevu seulement avec la New Beetle de Volkswagen, puis redécouvert avec la Mini de BMW ». Pour participer au concours, il faut que les voitures soient commercialisées depuis 2007, sur au moins cinq marchés européens. Ce titre, très convoité par l’industrie de l’automobile, est un argument inestimable pour les constructeurs. Durant une année entière ils peuvent l’utiliser dans leurs publicités. C’est la douzième fois que Fiat le remporte, depuis sa création en 1964.

Le directeur général de Fiat France avoue que la Fiat 500 dégage « une rentabilité très généreuse pour une petite citadine ». Sur le marché depuis le 4 juillet dernier, elle a déjà enregistré 105 000 commandes en France et en Italie. Sa commercialisation est en cours dans le reste de l’Europe. Actuellement, elle est classée au deuxième rang européen, en part de marché, elle pèse 14,1%, juste derrière la Fiat Panda (21,2%). En comparaison, sa rivale, la Twingo 2 s’est vendue à 40 000 exemplaires dans neuf pays.

La 500 reprend les lignes « pot de yaourt » créées il y a 50 ans. Elle est élégante mais aussi fonctionnelle et personnalisable. On peut choisir la décoration de son porte-clé ou la finition du pommeau de vitesse. Ses détracteurs estiment qu’elle n’a rien de plus que la Panda.

La Fiat 500 a deux concurrentes sérieuses qui ont été présentées au salon de Francfort : la Volkswagen Up et la Toyota iQ Concept! (commercialisation prévue pour 2009).

Stéphanie Barrat

Insolite : Pas de fumée sans feu


La guerre contre les fumeurs continue dans toute l’Europe. Depuis lundi 19 novembre, les Napolitains (Italie) n’ont plus le droit de fumer dans les lieux publics extérieurs dès lors qu’ils se trouvent à proximité d’une femme enceinte ou d’un enfant de moins de 12 ans.

Alors qu’en Italie il est déjà interdit de fumer dans tous les lieux publics fermés (bars, restaurants, bureaux) depuis janvier 1995, la ville de Naples a décidé d’intensifier sa lutte contre le tabagisme passif. Ainsi, lundi dernier, une loi est entrée en vigueur pour protéger la santé des générations futures. Gennaro Nasti, adjoint au maire de Naples, a déclaré : « L’ordonnance (…) interdit de fumer près des femmes enceintes, des nouveaux-nés et des enfants de moins de douze ans dans les parcs de la ville », mais en réalité, il sera également défendu de fumer dans les manifestations ou encore lors de spectacles en plein air.

La nouvelle loi laisse les Napolitains perplexes. Comment les forces de l’ordre vont-elles réussir à faire respecter la législation dans cette ville de plus d’un million d’habitants ? La réponse de l’adjoint au maire est claire : « Les amendes frapperont ceux qui feront l’objet de plaintes de la part des mères ». Les sanctions seront lourdes puisque les protagonistes concernés risqueront entre 27,5 et 500 euros de contravention. Désormais, les Napolitains ne pourront donc fumer qu’à leur domicile s’ils ne veulent pas se risquer à devenir des hors-la-loi. L’adjoint au maire compte sur « l’amour des Napolitains pour les enfants » pour respecter cette nouvelle ordonnance.

En France, tous les lieux publics fermés n’accueilleront plus les fumeurs dans une quarantaine de jours. La mesure semble insurmontable pour les accros au tabac mais aussi pour les gérants de bars, restaurants et boîtes de nuit qui manifestent aujourd’hui pour un aménagement du décret. Alors que feraient les Français s’ils ne pouvaient même plus savourer leurs cigarettes à l’air libre ? L’amour des générations futures sera t-il plus fort que l’amour du tabac ?

Christelle Pellissier

Sport : Pour le plaisir


L’équipe de France rencontre mercredi soir l’Ukraine, dans un match qui n’a plus d’autre enjeu pour les joueurs de Domenech que de justifier leur qualification pour l’Euro 2008.

"Nous voulons montrer que si nous sommes qualifiés, c'est d'abord parce que nous avons pris des points durant les éliminatoires. On veut le justifier sur le terrain", a souligné Raymond Domenech.

La pression du résultat en moins le sélectionneur cherche néanmoins à conserver la mobilisation de ses joueurs. "Les joueurs l’ont souligné : on ne s’est pas qualifié grâce à l’Italie, on s’est qualifié grâce à nous et on va le montrer sur le terrain" a-t-il déclaré en conférence de presse.

Les Bleus ont en effet obtenu leur billet pour le championnat d’Europe, qui se tiendra en Suisse et en Autriche en juin prochain, sans jouer. Une qualification due à la victoire de l’Italie, 2-1, en Ecosse samedi 17 novembre. De fait, les finalistes de la dernière coupe du monde sont assurés de finir les éliminatoires aux deux premières places du groupe B.

À Kiev, la France aura à cœur de confirmer sa victoire du match aller 2-0 et de réussir la passe de trois. Après la défaite contre l’Ecosse, le sélectionneur avait en effet fixé un challenge à ses joueurs : gagner les trois derniers matchs qui leur restaient à disputer. Une mission remplie pour l’instant aux deux tiers, après les victoires contre les îles Féroé (6-0) et la Lituanie (2-0).

Un succès en Ukraine et l’équipe de France réussira donc cette passe de trois après laquelle elle court depuis le 12 septembre dernier. Malheureusement, les Français n’ont rapporté qu’un point de Kiev, avec un nul 2-2.

Pierre Rossovich

Humeur : Trop d’argent ?


Une rentrée importante et inopinée de liquidités, un héritage inespéré, de l’argent mis à l’étranger que les nouvelles lois vous permettent de rapatrier. Vous avez entre les mains un milliard d’euros dont vous ne savez quoi faire. Surtout ne paniquez pas. Nous essaierons de vous guider pas à pas et vous n’encourrez aucun risque ni dommage. D’abord nous vous le défiscaliserons ensuite nous vous le démultiplierons.

D’abord placez 25% du capital dans des entreprises cotées au CAC 40, celles-ci ayant moins progressé que les PME en cette fin d’année, vous en tirerez bientôt une plus-value appréciable, quand elles progresseront. Pour botter en touche, investissez dans des PME de pointe dans le domaine de la nanotechnologie, vous entrez par la même dans un pôle d’excellence, dans des domaines aussi variés que le médical, l’informatique, la téléphonie mobile, l’automobile et moult autres applications à venir, concernant des pans entiers de la technologie future. Veillez à ce que ces dernières ne soient pas côtées en Bourse. Dans la foulée, investissez dans plusieurs sociétés d’achats en ligne sous forme de PME dans des domaines se complétant par leur diversité - stock zéro et personnel réduit - car vous pourrez ainsi déduire 75% de votre investissement de vos impôts sur l’ISF mis à votre charge dans ces deux types de PME.

N’investissez surtout pas dans les Sicavs de trésorerie dynamique, car près de la moitié des fonds sont touchés de près ou de loin par la crise de la « subprime » américaine. N’investissez pas non plus dans l’immobilier Borloo, vos placements risquent dans les deux cas de se replier ou au mieux de stagner. Mais vous pouvez acheter et vous installer dans une immense bâtisse et y faire installer une pompe à chaleur, réversible en climatiseur, ainsi que des fenêtres et des porte-fenêtres. Vous bénéficierez d’un crédit d’impôt. Un oubli ? D’après vos calculs vous devriez encore régler 15000 € à votre percepteur. Allez voir votre conseiller fiscal. Ce ne sont que quelques conseils sans prétention.

Chantal Sayegh-Dursus

Sport : Du plomb dans les semelles


Les Cahiers du Football ont annoncé l’ouverture prochaine de la cinquième édition de l’élection du Ballon de Plomb. Comme tous les ans, le magazine élit le pire joueur de la saison. Une récompense originale … à prendre au second degré.

Il fallait y penser. Alors que le Ballon d’Or récompense les prestations du meilleur joueur de la planète, le Ballon le Plomb, lui, décore le pire compétiteur de la saison. Le magazine sportif se base sur trois critères précis et inchangés depuis 2003, qui sont : « les qualités footballistiques intrinsèques », « le choix de carrière » et « la personnalité » du joueur. Les candidats sélectionnés sont ensuite soumis à un scrutin en ligne durant une dizaine de jours.

Cette année, onze joueurs ont été nominés pour le trophée. Parmi eux, Fabien Barthez. Après une première retraite annoncée, l’ancien portier de l’Olympique de Marseille a rejoint le FC Nantes, en crise, pour tenter de remettre l’équipe sur les rails. Au lieu de cela, l’ex-champion du monde a quitté le monde du football sur une très mauvaise note. Un autre candidat au trophée, Stéphane Dalmat. Après être passé par les cases PSG, OM et Inter de Milan, l’actuel Sochalien cherche à « relancer » sa carrière… sans trop y parvenir. Nominé pour la troisième fois, il a de fortes chances de remporter la « victoire ». Daniel Moreira, Matt Moussilou, Johan Micoud, et Sammy Traoré font également partie des candidats en lice.

Les internautes pourront voter à partir du 26 novembre et ce, jusqu’au 7 décembre. Après Fiorèse, Pedretti et Mendy, qui aura l’honneur de remporter le trophée du pire joueur européen ? Réponse le 17 décembre dans le 40ème numéro des Cahiers du Football.

Christelle Pellissier

Société : Les brûlés du bitume, entre colère et amertume


Le 15 novembre dernier a eu lieu à Paris une énième délibération au sujet des familles laissées au froid, après l’incendie de l’immeuble rue Godefroy Cavaignac le 18 octobre.

« C’est des voyous ! ». Ces mots de colère font suite aux échanges survenus plus tôt dans les locaux de la mairie du 11ème, entre propriétaires, locataires et fonction publique (Société Immobilière d’Economie Mixte de la ville de Paris). « C’est un incendie criminel » affirme ce couple qui semble exténué après un mois passé dehors. Heureusement que la communauté s’organise : voisins et organismes de secours publics (Droit Au Logement, Centre Communale d’Action Sociale) s’activent pour réconforter « les brûlés du bitume ».

Mais tentes, couvertures et nourritures ne suffisent pas à cicatriser les blessures. Les familles se sentent toujours délaissées et veulent des résultats. Les propriétaires auraient laissés faire les choses : « à 19h40 y’avait la poussette… ils ont tout calculé », renchérit le couple. Ils réclament aussi plus d’argent pour le rachat de leur immeuble.

Que fait l’État ? Concrètement,près de 1000 immeubles dans Paris sont jugés insalubres ou dégradés et Bertrand Delanoë, le maire de la capitale, s’est engagé à faire entamer les travaux importants de rénovation avant fin 2007… Pour l’heure, à peine la moitié de ces travaux a débuté !

Patrice Alain

Écologie : Chloredécone, qui déconne ?


En septembre dernier retentissait l’affaire du chloredécone, un pesticide utilisé pour lutter contre les charançons. Une affaire qui, d’après l’étude menée par un cancérologue français, le Dr Belpomme, dépasserait de loin celle du sang contaminé.

En effet l’ensemble de la population des Départements d’Outre-mer serait empoisonné par ces molécules utilisées pour traiter les bananeraies. Les séquelles sur la santé sont très graves. En Martinique, le taux de cancer de la prostate se situe au 2e rang mondial, sans compter les malformations congénitales et les troubles de la reproduction.

Si en métropole, l’actualité est occupée par les grèves, aux Antilles la polémique n'a pas le même relief. En Martinique, les intellectuels de sensibilité indépendantiste, comme Raphaël Confiant, montrent du doigt "les latifundistes Békés". Ils accusent ces propriétaires terriens, descendants directs des colons, d'avoir fait pression sur l'État pour prolonger l'autorisation du chloredécone jusqu'en 1993, alors que les effets du pesticide sur la santé humaine étaient connus dès 1976, année de son interdiction aux États-Unis. La France a pourtant continué à l’utiliser jusqu’en 1990, et en 1993 pour les DOM. Dans les faits certains producteurs l’auraient même encore utilisé pendant 10 ans.

Aujourd'hui, les scientifiques et les professionnels de la santé s'efforcent de calmer les esprits. Le 7 Novembre dernier, le Dr Belpomme, auditionné par la commission des Affaires économiques à l’Assemblée nationale à reconnu des “inexactitudes” dans son rapport.
Les effets réels des pesticides sur la santé ne sont donc toujours pas établis scientifiquement.
Deux études sur les conséquences possibles de l'exposition au chloredécone sont en cours. L'une porte sur un lien éventuel avec les cancers de la prostate, l'autre concerne les femmes enceintes. Leurs résultats seront connus fin 2008.
D’ici là le gouvernement fait tout ce qu’il peut pour ne pas attirer l’attention sur cette affaire, sûrement de peur de glisser…sur une peau de banane.

Pierre Rossovich

dimanche 18 novembre 2007

Actu : La gronde des universités


Depuis une semaine, la mobilisation des étudiants enfle et ne cesse de se durcir. Contre la loi d’autonomie des Universités, les assemblées générales se multiplient et les blocages aussi. Les affrontements entre les partisans et les détracteurs du blocage sont de plus en plus violents.

« Mouvement minoritaire et extrémiste » pour François Fillon, Premier Ministre, l’agitation dans les universités a atteint son plus haut niveau, avec plus de 36 facs bloquées sur 85. Les étudiants se mobilisent contre la loi LRU, loi sur l’autonomie des universités, votée cet été. Pour eux , elle signifie le désengagement de l’Etat, la privatisation des universités et la hausse des frais d’inscription. Valérie Pécresse, Ministre de l’enseignement supérieur conteste fermement ces affirmations : « Ce mouvement est un paradoxe à un moment où l’Etat ne s’est jamais autant engagé pour les universités ». Elle veut rassurer en expliquant « qu’il n’y aura ni sélection, ni augmentation des frais d’inscription mais un budget en hausse de 8% et 400 € de plus par étudiant à la rentrée 2008 ».

La ministre a condamné les blocages des facultés « qui entravent la réussite des étudiants et engendre de la violence ». Les forces de l’ordre sont intervenues en plusieurs endroits (Sorbonne, Tolbiac, Nantes et Nanterre) à coup de matraques ils ont évacué les bloqueurs sous les encouragements « Allez les bleus » des anti-bloqueurs. Lors du vote dans les AG, un étudiant souligne que « tout y passe : la loi, certes, mais aussi la régularisation des sans-papiers, la solidarité avec les cheminots, la gratuité des transports… ». Autant de revendications sont-elles le signe d’une contestation de l’ensemble de la politique du gouvernement ou tendent-elles à décrédibiliser le mouvement ?

En signe d’ouverture, Mme Pécresse a reçu la Conférence des présidents d’universités ainsi que les cinq organisations étudiantes représentatives. « Maintenant, ce qui sera déterminant, c’est le contenu de la rencontre » souligne Bruno Julliard de l’UNEF.

Stéphanie Barrat

Musique : L’univers Burtonien de Dionysos


Dionysos vient de signer une épopée magnifique avec la sortie de leur nouvel album « La Mécanique du cœur ». Construit comme la bande-son du dernier roman éponyme de Mathias Malzieu, le disque peint un univers surréaliste aux accents Burtonien.
Un conte de noël... Tel est le cadeau que nous offre Dionysos à l’approche des fêtes avec ce nouvel album. Mathias Malzieu, le chanteur charismatique du groupe, a décliné dans ce disque l’ambiance de son dernier roman « La Mécanique du cœur ». Le personnage principal Jack, naît le cœur gelé. Une sorcière le sauve en remplaçant son cœur par une horloge. Cette mécanique lui impose d’éviter les émotions, qui pourraient rouiller ses rouages. Mais l’amour est pourtant au centre de cet opéra onirique et le cœur bat fort malgré lui dans la chanson « Symphonie pour horloge cassée ».

Dans le titre « Mademoiselle Clé », Jack n’est pas insensible aux charmes d’une chanteuse de rue : « Tu es la clé, celle qui m’ouvre en entier. Tu peux visiter mon corps. De l’intérieur appuyer sur mon cœur pour me faire pleurer. » Cette héroïne ressemble étrangement à Olivia Ruiz, compagne de Mathias dans la vie. Cet album est d’ailleurs l’occasion pour le couple de chanter plusieurs morceaux en duo.

Cette virée musicale entre folk, jazz, chanson et rock, permet de jouer sur les rythmes à coups de tic-tac qui évoquent les battements du cœur. Mathias Malzieu reconnaît l'influence de Tim Burton pour ce disque mais il cite également Lewis Caroll, Ronald Dahl, Grimm et les contes de la mythologie nordique.

De nombreuses personnalités ont collaboré à cet album magique en venant interpréter et incarner les personnages étranges et attachants, sortis de l’imagination fertile de Mathias Malzieu: Emily Loizeau, Arthur H, Olivia Ruiz, Grand Corps Malade, Jean Rochefort, Alain Bashung, Rossy De Palma en duo avec Babet, Eric Cantona. Il se murmure qu'une comédie musicale avec tous les invités pourrait se tenir aux Folies Bergères à Paris en juin 2008.

Déborah Creff

Santé : VIH, la quête des origines


Un récent papier de Michael Worobey, Biologiste à l’Université d’Arizona, repris sur le site de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) conclut à la transmission du VIH (Virus d’Immunodéficience Humaine), aux Etats-Unis, par la voie d’un seul homme, celle d’un Haïtien, en 1969.

Depuis la découverte de l’existence du virus chez l’homme, dans les années 80, les recherches et l’information publiées sur son origine, se sont propagées comme un fleuve, dans le monde entier. Qui et que croire ? Entre les scientifiques et les journalistes, des clans se sont définitivement cimentés mais un leitmotiv subsiste : la preuve. Ici le biologiste affirme avec « plus de 99% de certitude » que le virus a migré d’Afrique à Haïti, avant 1966 puis d’Haïti aux Etats-Unis. Pour Patrice Bourdelais, Directeur d'études à l'EHESS-Responsable Programme Recherche et Information, « cette étude pourrait devenir en quelque sorte le chaînon manquant qui pourrait permettre de reconstituer chronologiquement l'apparition du virus aux Etats-Unis ».

Les résultats scientifiques convergent vers la même source : la transmission du chimpanzé à l’homme, bien avant les années 60. En effet, selon Carla Kuiken, du Laboratoire de Virologie de Rouen les primates étaient « souvent pris comme animaux de compagnie ou chassés comme gibier. Les contacts par morsures ou par blessures lors du dépeçage des animaux suffisent à expliquer comment ces virus peuvent infecter l'homme ».

Toutefois un journaliste britannique de la BBC, Edward Hooper, avança sa propre théorie avec un livre « The River- A Journey To The Sources Of HIV And Aids ». Sa thèse : en 1957, deux chercheurs américains en concurrence pour sortir « Le » vaccin anti-polio, font, chacun de leur côté, des essais à grande échelle ; l’un d’eux construit un laboratoire au Congo belge et son vaccin est composé à base de reins de chimpanzés contaminés. Plus tard des tests infirmeront cette thèse, et de plus, le virus aurait été détruit par d’autres éléments constituant le vaccin anti-polio.

Reste que toutes ces données laissent des traces, et ne freinent pas la marée rouge qui s’étend à près de 40 millions d’humains dans le monde.

Patrice Alain

mardi 13 novembre 2007

Actu : Le Pakistan en état d’urgence


Le président du Pakistan, Pervez Musharraf, a déclaré samedi 3 novembre l’état d’urgence sur l’ensemble du territoire et a suspendu la Constitution. Son objectif, lutter face au terrorisme islamiste et à l'opposition embarrassante de la Cour suprême.

"La situation a évolué très rapidement. Le terrorisme et l'extrémisme sont à leur apogée", a expliqué Pervez Musharraf, lors d’une allocution télévisée, samedi 3 novembre. Partant de ce constat, le président du Pakistan a décidé d’imposer l’état d’urgence pour faire face à cette montée de la violence dans le pays. Car le Pakistan est actuellement en proie à de multiples incidents. Depuis le mois de juillet, 420 personnes ont trouvé la mort dans de nombreux attentats suicide. Le 18 octobre, à Karachi, dans le sud du pays, une nouvelle attaque a tué 139 individus, le jour du retour d'exil, de l'ex-Premier ministre Benazir Bhutto.

Mais l’une des crises majeures demeure la décision du chef d’état pakistanais de mettre entre parenthèse la Constitution pendant une durée encore inconnue. La police et les troupes paramilitaires pakistanaises ont ainsi encerclé le siège de la Cour suprême à Islamabad peu après l'instauration de l'état d'urgence Cette volonté d’affirmer son pouvoir n’est évidemment pas anodine. La plus haute autorité de l’état devait statuer avant le 12 novembre sur la légalité de l’élection de Pervez Musharraf à la tête du pays le 6 octobre dernier. Cette même Cour Suprême avait aussi tenté d’invalider l’état d’urgence, sans succès.

Dans ces conditions, Benazir Bhutto, fervente opposante au président en place, consciente que la situation peut lui être favorable, a déclaré que « le Pakistan sous dictature était une cocotte-minute ». Toutefois, contrairement aux rumeurs, le chef d’état a décidé de maintenir les élections législatives pour le 9 janvier prochain, mais toujours sous le régime de l’état d’urgence.

Pierre-Alexandre Conte

High-Tech : Mobiles, arrivée bouleversante de Google


Google a bien annoncé l'extension de son tentaculaire empire, vers le marché en ébullition de la téléphonie mobile... mais pas avec un téléphone. Et c'est là tout son génie, alors que l'on s'attendait à ce produit matériel spécifique, sur un segment vertical du marché, Google lance au contraire un système d'exploitation pour téléphones mobiles. Il s'agit du programme principal les faisant fonctionner. Nom de code? Android.

À contre-pied. C'est ainsi que Google a surpris en s'immisçant dans le marché de la téléphonie mobile. Seulement quelques mois après la sortie surmédiatisée de l'iPhone d'Apple, il semblait très probable que Google allait se lancer en concurrence frontale avec son propre gPhone, sorte de téléphone signé Google. Il n'en est rien.

Ainsi, pas de gPhone, mais une application, véritable cœur du téléphone, qui pourra être utilisée sur de multiples appareils différents. Sur un secteur au développement économique si rapide, mais surtout presque vierge de toute intrusion de publicité telle que Google la pratique, la firme espère bien y asseoir un nouveau monopole.

On pourrait rétorquer qu'il existe déjà sur les téléphones mobiles des systèmes d'exploitations éprouvés avec plusieurs années d'expérience. "Symbian" ou "Windows Mobile" sont prêts à affronter le nouveau venu. Toutefois Google a armé son Android jusqu'aux dents : deux aspects font de lui un adversaire hors du commun. Premier point, son architecture est celle de Linux, qui a l'énorme particularité d'être gratuit, comme la majorité des services de Google. Second point, et c'est également une signature du groupe, le logiciel en question sera "open-source". Ce qui signifie qu'il sera très ouvert aux applications externes, c'est-à-dire que de nombreuses personnes souhaiteront (et surtout pourront) y créer leurs programmes.

Si le succès est au rendez-vous d'ici quelques années, Android sera alors la plateforme idéale pour accueillir... un gPhone.

Christophe Josset

Culture : Une agréable surprise !


Lundi 5 novembre, Gilles Leroy, un ancien enseignant a obtenu, contre toute attente, le prix Goncourt 2007 avec son ouvrage « Alabama Song ». Sortie discrètement en septembre, son œuvre est l’une des surprises de la rentrée littéraire…

« On a tout vendu », s’écrie la vendeuse de chez Virgin à propos du nouveau Goncourt. Les clients s’interrogent. « On ne l’attendait pas du tout. Le peu d’exemplaires que nous avions en stock est parti comme du petit pain», rajoute-t-elle.

Nous sommes en 1918 en Alabama. Zelda Zayre, fille du juge de la petite ville de Montgomery, fait la rencontre d’un soldat qui n’est autre que le futur génie de la littérature Francis John Key Fitzgerald. Quelques années après, ils se marient et deviennent les icônes d’une génération désenchantée marquée par les abus de toutes sortes. Zelda, une femme dotée d’un incroyable culot, se retrouve confrontée aux méandres de la vie d’artiste. Elle-même écrivain, elle est étouffée par son « mari-auteur » qui veut la posséder complètement. Il utilise son journal intime pour s’inspirer et reprendre certains de ses écrits. On apprend tout au long du roman, la manière dont « Fitzgerald le magnifique » est influencé par sa femme, tristement, non comme une muse. Il est publié et se fait un nom avec le chef d’œuvre « Gatsby ».

Leroy dépeint la gloire, les Fitzgerald au sommet. Puis, la débauche. Il relate avec tendresse leur descente aux enfers. Zelda ressent les premiers signes de sa schizophrénie, tandis que Scott se trouve des excuses au sujet de sa sexualité et de son alcoolisme. La gloire est retombée, on assiste alors aux déboires des personnages. La déchéance faite de nuits d’ivresse et de folie. Ils se retrouvent à la fin enfermés chacun dans sa dépendance.

Beaucoup de livres ont été publiés sur le célèbre couple Fitzgerald. Gilles Leroy s’en est très bien sorti. On note la préférence éditoriale de cet ancien journaliste. Il a orienté son histoire sur Zelda Sayre, il la rend très attachante. Une femme libre qui finie sa vie enfermée. Une agréable surprise…

Anne-Sophie Trouslard

lundi 12 novembre 2007

Sport : Et le champion est...


Une finale inédite était au programme du championnat du monde de Beach-Soccer. Pour cette 3ème édition organisée par la FIFA, nous avons eu le droit à un Mexique-Brésil sur la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro.

Programme chargé en ce dimanche 11 novembre aux championnats du monde avec le match pour la 3ème place entre l'Uruguay et la France, et la finale entre le Mexique et le Brésil. La première rencontre s'est soldée par une victoire de l'Uruguay aux pénalties (1-0) après un résultat nul (2-2) au bout des 3 tiers-temps et d'une prolongation. La finale, quant à elle, n'a réservé aucune surprise, et logiquement, le Brésil l'a emporté sur le score de 8 à 2. Même si le Mexique a offert une certaine résistance, il n'était pas au niveau.

La “Seleção” s'est baladée et a ainsi ajouté un 2ème titre consécutif à son palmarès, sans compter les 9 autres titres gagnés lors des Championnats du monde qui n'étaient pas encore organisés par la FIFA. Il faut noter qu'à part le Brésil, jusqu'à présent, seuls le Portugal et la France avaient réussi à conquérir un titre de Champions du monde, en sachant toutefois que le tournoi s'est disputé au Brésil et que cela a donné un certain avantage aux Auriverdes.

Ce tournoi a été riche en rebondissements, en commençant par les éliminations de l'Italie et l'Argentine, dès la phase de groupes respectivement battues par l'Uruguay et le Sénégal, et par le Nigéria et la France. Ensuite, il y eut les éliminations du Portugal et de l'Espagne en quarts-de-finale par le Brésil et le Mexique. Quatre grandes nations de cette discipline qui sont restées bien loin de ce qu'elles éspèraient. Au final, cette compétition a consacré le Brésil avec les titre de Ballon d'Or et le Soulier d'Or pour Buru et le prix du Fair-Play pour l’ensemble de l’équipe.

Le prochain Mondial est prévu pour dans un an et il se tiendra en France, à Marseille plus particulièrement. D'ici là, d'autres compétitions permettront aux “aficionados” de voir du beau jeu, des beaux gestes et des belles filles sur les plages.

Marco Martins

Culture : Et si Dieu répondait ?


Un livre ? Non une interpellation ! « Dialogues avec l’ange » de Gitta Mallasz n’est ni du journalisme, ni de la fiction, encore moins de la littérature. Trois des témoins de ces dialogues, seront tués pendant la guerre car israélites (Hanna, Joseph son mari et Lili), seule Gitta, la catholique pourra témoigner et rassembler les carnets de cette expérience hors du commun qui se déroula en Hongrie de 1943 à 1944 et dura 17 mois.

Ce livre est ardu, non par manque de clarté, mais parce que chaque mot, chaque phrase bouscule les dogmes établis, notre vision de la foi et du monde. Il nous devient, dès lors, difficile de nous agripper à un élément rassurant ou connu. Le rapport à Dieu est totalement inédit : « Veux-tu me voir à nouveau ? » « Oui ». « Alors tu ne me verras pas ! » …Je lâche prise et je me dis (…) « Que ta volonté soit faite ! » À ce moment-là je le vois. Nous sommes à l’époque de l’Holocauste et nous pouvons légitimement attendre que ces trois jeunes israélites, seront sains et saufs, ne serait-ce que par ce rapport privilégié.

Mais là encore nous allons de surprise en surprise : A contrario, selon l’ange, le mal ne peut être détruit et arrêté que par le sacrifice de l’innocent. L’innocent est le peuple choisi pour laver le péché du monde et la mort dans ce monde n’est qu’une étape car il faudrait cent morts pour passer de l’amour à la lumière.

Encore plus insolite, l’homme, créature, doit devenir créateur afin de s’accomplir. Si cette étape n’est pas franchie l’homme et l’ange seront jetés comme du bois mort. Les anges renégats qui méprisaient l’homme ont été voués aux enfers uniquement pour avoir refusé d’obéir à cet ordre. Comment ne pas tressaillir quand on lit : « Fleurissez, portez des fruits ! La main vide est terrifiante (…) Désastres, ténèbres, guerres ne sont que manque de fruits. LUI, La faim des affamés, (…) LUI, le pleur s’il y a souffrance ».
Ce livre apportera la réponse à ceux qui essaient de comprendre, à condition simplement qu’ils soient prêts à y croire.

Chantal Sayegh-Dursus

Cinéma : Âmes sensibles s'abstenir


Sorti le 7 Novembre, “Les promesses de l'ombre” est le nouveau chef d'oeuvre de David Cronenberg. Ce film est un thriller qui nous emmène dans les rues de Londres, au sein de la mafia russe.

Anna (interprétée par Naomi Watts), une sage-femme sans histoires, est bouleversée par la mort d'une jeune fille qu'elle aidait à accoucher. Elle tente alors de retrouver la famille du nouveau-né en s'aidant du journal intime de la disparue, écrit en russe. En remontant la piste de l'ouvrage qu'elle tente de faire décrypter, la sage-femme rencontre Semyon. Elle ignore que ce paisible propriétaire du luxueux restaurant Trans-Siberian est en fait un redoutable chef de gang et que le document qu'elle possède va lui attirer de sérieux problèmes.

Pour Nikolai (Viggo Mortensen), chauffeur et homme de main de la toute-puissante famille criminelle de l'Est, c'est le début d'une remise en cause. Entre Semyon et son fils Kirill (Vincent Cassel), prêts à tout pour récupérer le journal, et l'innocente Anna, sa loyauté va être mise à rude épreuve. Autour d'un document qui se révèle de plus en plus explosif, plusieurs vies sont en jeu, dont la sienne.

Tout d'abord, ce film interdit aux moins de 12 ans, aurait pu faire l'objet d'une proscription beaucoup plus importante tellement la violence y est présente à l'état brute. David Cronenberg suit scrupuleusement ce qui a fait son succès, le choc !! Pour les personnes plutôt émotives, mieux vaut s'accrocher dès le début. La première scène nous plonge d'emblée dans l'atmosphère générale du film, laissant le spectateur se perdre dans un flux d'images choc, prenantes et bouleversantes. Le film est pourvu d'un rythme frénétique, entrecoupé de moments plus intimistes au cours desquels le public est invité à s'infiltrer dans le monde de la mafia et à prendre parti pour l'un ou l'autre des protagonistes. Que l’on aime ou pas, le casting est assez incroyable, avec un Viggo Mortensen impérial, une Naomi Watts touchante et un Vincent Cassel dans un rôle assez étrange.. Enfin un thriller à la hauteur.

Marco Martins

Boxe : Haye fait tomber le géant Mormeck


Le Français Jean-Marc Mormeck a perdu par K.O face au Britannique David « Hayemaker » Haye, samedi 10 novembre à Levallois-Perret (92). Il cède ainsi ses deux ceintures WBA-WBC et son titre de champion du monde de la catégorie lourds-légers. À 35 ans, l’ex-champion confie pourtant qu’il « n’arrête pas la boxe ».

Ambiance électrique au Palais des Sports Marcel Cerdan. Aux alentours de 22h, Mormeck et Haye échangent leurs premières passes. Le Français réussit une très bonne entame de match et oppose une défense imprenable au punch d’acier de son challenger.

Jusqu’à la quatrième reprise, Mormeck développe une boxe prudente et efficace. Mais à 1’30 de la fin du round, il lance l’offensive ; l’Anglais est touché par deux enchaînements de crochets gauche-droit successifs. Il recule, vacille, rebondit dans les cordes et pose le genou à terre. L’arbitre compte... Mais il se relève. Le gong sonne la fin de son calvaire. Mormeck ne le sait pas encore, mais il vient de laisser s’envoler la victoire.

Dans les deux reprises suivantes, la tendance s’inverse peu à peu, même si le Français domine aux points à l’entrée du septième round. Tout bascule quand « the Hayemaker » place en contre un direct du gauche, puis un uppercut droit dévastateur que Mormeck encaisse difficilement. L’ouverture est visible pour Haye qui enchaîne avec une droite plongeante impressionnante sur la tempe du Français recroquevillé sur lui-même : le champion est impitoyablement envoyé au tapis et ne s’en remettra pas.

Après sa victoire, David Haye reconnaissait la valeur de son adversaire : « Jean-Marc est un grand boxeur, l'un des plus grands (…) même. Mais la clé de mon retour dans le combat, c'était mon cœur. Il m'avait touché, mes jambes ont fléchi mais je suis revenu et j'ai trouvé la solution.» Sous le coup de la déception, Mormeck parvenait toutefois à envisager la suite d’une carrière, qui à 35 ans, apparaît forcément en pointillés : « Je vais me reposer, a-t-il conclu, mais pour moi, sincèrement, ce n'était pas mon dernier combat. »

Koceila Bouhanik

dimanche 11 novembre 2007

Cinéma : American Nightmare


Sorti le 7 novembre, le dernier film de Paul Haggis, « Dans la vallée d’Elah », met en relief les dégâts de la guerre en Irak dans la société américaine, à travers l’histoire d’un père à la recherche de son fils, soldat déserteur.

Dire que le nouveau Paul Haggis était attendu est en dessous de la vérité. En recevant l’oscar du meilleur film 2006 avec « Collision », le scénariste de « Million Dollar Baby » avait marqué les esprits dès son premier film. Pour son deuxième opus, il continue de dénoncer les travers de la société américaine en s’attaquant aux conséquences de la guerre en Irak et au patriotisme aveugle qui l’entoure.

Parmi les premiers films à traiter de l’Irak, « Dans la vallée d’Elah » s’affiche dès son casting comme un film anti-guerre. En effet, la trop discrète Susan Sarandon, fervente militante, et le toujours génial Tommy Lee Jones, grand ami d’Al Gore, jouent les parents d’un jeune soldat signalé comme déserteur peu de temps après son retour au pays. Ancien sergent dans l’armée américaine, Hank Deerfield va mener sa propre enquête pour retrouver son fils. Aidé par l’officier chargée de l’enquête ( jouée par l’actrice caméléon Charlize Theron), l’ancien soldat patriote va petit à petit laisser place à l’homme désabusé face à une guerre qui a changé le visage de son fils, et à une autre échelle, celui de son pays.

Et c’est là la force de Paul Haggis : mêler le drame personnel avec celui de toute une nation. Porté par la performance de Tommy Lee Jones, tout en force et en subtilité, le film dénonce habilement les conséquences d’un conflit qui contamine tout un pays en transformant ses enfants en monstres sans cœurs, et leurs parents en supporters d’une cause perdue.

Et même si son film peut sembler timide pour de nombreux Français acquis depuis longtemps à sa cause, il a le mérite d’être le premier de l’autre coté de l’Atlantique. Pari donc réussi pour Paul Haggis, dont on attend déjà le troisième opus.

Josian Bonnouvrier

samedi 10 novembre 2007

Tendance: La folie Facebook


On ne parle plus que du phénomène Facebook, le nouveau site trombinoscope à la mode. À moins d'avoir vécu enfermé ces derniers mois, vous en avez déjà entendu parler. Sinon, retour sur le site du moment.

Avec plus de 50 millions d'inscrits à travers la planète, Facebook s'impose comme l'un des sites les plus importants au monde. Le concept est simple: c'est un réseau social qui rassemble principalement des étudiants. En quelques clics, vous entrez en contact avec qui vous le souhaitez. Il plaît d'autant plus que chaque inscrit possède un profil où se mélangent photos, vidéos, commentaires, tests, et des petites actions comme envoyer un cadeau, faire un câlin ou offrir un bière.

Tout a commencé en 2004 dans la prestigieuse université américaine d' Harvard. Deux étudiants créent Facebook pour relier tous les étudiants du campus, l'année d'après, ils l'ouvrent aux lycéens et en 2006 le site devient accessible à tous.
Mais Facebook fait aussi polémique. Cette semaine, la police italienne s'est servie du site dans le cadre d'une enquête sur le meurtre d'une étudiante lors de la soirée d'Halloween. Après avoir décortiqué photos et vidéos de la fête sur les profils des amis de la victime, trois suspects ont été arrêtés. Mais certains se questionnent sur la fiabilité d'Internet et s'il peut être un indic'.

Aujourd'hui Facebook est tellement populaire que les hommes et femmes politiques s'y sont également intéressés. Les élections municipales approchant, certains candidats utilisent Facebook pour faire campagne. Le candidat UMP dans le IVe arrondissement Vincent Roger a d'ailleurs annoncé "ne pas louer de permanence de campagne" pour réduire les frais, et il mise tout sur le site pour faire sa promotion. Au moment de la rédaction de cet article, il a 558 amis. Bertrand Delanoë (PS) a plus de 4000 " friends", Françoise de Panafieu (UMP) en compte 428.
Alors si vous n'avez pas encore de profil et que vous ne voulez pas paraître has-been, courez à vos souris.

Élodie Petit

Musique : Jay-Z, American rappeur


Le rappeur Jay-Z explore la mentalité américaine avec un nouvel album-concept, American Gangster, inspiré par le dernier film de Ridley Scott.

Jay-Z fait partie de ces rappeurs américains autant habitués à jouer avec les médias qu'à sortir des albums. En 2006, le magnat du rap US et accessoirement fiancé officiel de la bombe Beyoncé, annonçait qu'il se retirait du devant de la scène pour prendre une retraite bien méritée.

Mais moins d’un an après, il sortait un album, Kingdom Come, et apparemment le jeune retraité (38 ans) ne s’est toujours pas résolu à enfiler ses chaussons. Son nouvel album American Gangster vient tout juste de sortir dans les bacs, le 6 Novembre dernier.

Cependant selon Jay-Z lui-même, habitué à jouer sur les mots, il s’agirait non pas d’un nouvel opus mais bien de son « premier » album-concept.
American Gangster est en effet inspiré du film du même nom réalisé par Ridley Scott et qui cartonne en ce moment au box-office américain.
Le rappeur a déclaré qu'il ne s'agissait pas de la BO du film, mais plutôt d'un ensemble de titres qu'il a composé en le visionnant. Le tracklisting suit donc le long-métrage presque scène par scène ; d’où une tonalité plutôt obscure de l’album.
Pour mémoire, American Gangster, le film (sortie en France le 14 novembre), retrace l’histoire de Frank Lucas (Denzel Washington), baron de la drogue américain dans le Harlem des années 70.
Une histoire de gangster qui sied à merveille au rappeur, ancien dealer de Brooklyn, aujourd’hui géant de l’industrie du disque.

Néanmoins, selon un communiqué émis par sa compagnie, l’objectif de l’artiste n’est pas de rendre l'histoire de Frank Lucas « glamour », mais bien de dépeindre une certaine réalité des grandes villes américaines.
Pour ce projet, Jay-Z a notamment collaboré avec sa (probable) future épouse Beyoncé, ainsi que Kanye West, Pharrell Williams, Nas, Lil Wayne ou encore Common et RZA, ces deux derniers étant également présents dans le film.

Pierre Rossovich

Cinéma : Mariage, Pluie et Porte-jarretelles


Certains vous diront que le Rock Horror Picture Show est la pire création de l’histoire du 7ème art. C’est un peu vrai. Mais c’est aussi un film culte, diffusé depuis 20 ans chaque vendredi et samedi soir dans le même cinéma parisien.

Rocky Horror n’est pas un film comme les autres. C’est d’abord une comédie musicale. Mais sa grande particularité est que tout ce qui se passe à l’écran se passe aussi dans la salle : une bande de passionnés, bénévoles, déguisés en personnages du film, anime chaque semaine les séances. Au programme, 2 mariages, de la pluie, de l’amour, du suspens et même du sexe (rien de bien méchant). C'est aussi l’un des rares films dont on peut révéler intégralement le scénario sans gâcher le plaisir d'y assister. Les comédiens s'installent de toute façon devant l'écran et hurlent des insanités pendant le film et les dialogues...

Voici donc l'histoire : Janet Wice et Brad Major, 2 étudiants assez coincés, se fiancent lors du mariage d'amis à eux. Ils partent le soir même retrouver un autre ami, le professeur Scott. Mais en pleine nuit, la route qu'il ne connaissait pas les égare. Les voilà perdus lorsque leur voiture tombe en panne. Un immense orage éclate, et les amoureux trouvent refuge dans un manoir à l'aspect lugubre.

Comble du malheur, ce manoir est en fait un vaisseau spatial, repaire de méchants extra terrestres, Les Travesties de la planète Transexuelle Transylvanie ! Et ce soir, leur sombre maître, Frank'n Further, a décidé d'exécuter son plan diabolique ! Donner la vie, à Rocky, création de chair et de muscles, éphèbe blond et sexy, destiné à devenir son objet sexuel.

Que pourront faire Brad et Janet pour se sortir de ce mauvais pas ? Et Rocky, qu'en pense-t-il vraiment ? Mais qui sont donc Teddy et Magenta ? Toutes ces questions trouveront réponse le Vendredi ou le Samedi à 22 heures (bien qu'il faille se présenter avant) au Studio Galande : 42, rue Galande - Paris Ve !

Et je vous invite à vous y rendre si vous n'aviez pas compris.

Manuel Silveira da Cunha

Insolite : La reine s’habille en Prada


Le célébrissime magazine Vogue place la reine Elizabeth II parmi les cinquante femmes les plus glamour du monde. La bible de la mode dévoile son curieux classement dans l’édition britannique du mois de décembre.

So glamour, so chic et so fashion. Décidemment les British sont les numéros 1 dans le domaine. Il faut dire que leur souveraine est une élève exemplaire en la matière. Cette année, la tête couronnée la plus célèbre fait partie des cinquante femmes les plus élégantes au monde. Exit les mannequins aux décolletés interminables, à 81 ans, Elizabeth II n’a décidemment rien à envier aux Top les plus célèbres de la planète. Kate Moss, qui fait également partie du classement, aurait déjà complimenté la reine pour ses goûts vestimentaires à une réception organisée à Buckingham : « J’adore les trucs que vous portez. Vous avez un grand sens de ce qui est à la mode ».

Vogue, à l’origine du classement, ne tarit pas d’éloges sur sa nouvelle promue affirmant que la reine « est aussi glamour en brodequins de marche et en foulard (…) que lorsqu’elle arbore les joyaux de la couronne », rajoutant que le glamour « est dans la manière de s’habiller, pas dans ce que l’on porte ». Le ton est donné. Elizabeth II est d’un naturel chic et glamour à faire pâlir n’importe quelle Naomi Campbell. Par ailleurs, le magazine n’a pas peur de certifier que l’âge n’est en aucun cas un critère de jugement dans ce domaine. Charlotte Rampling (62 ans) et Vanessa Redgrave (70 ans) font d’ailleurs partie du classement.

Bien sûr, nul ne doute de la véracité des propos de la revue la plus prisée du monde de la mode. Sauf peut-être Helen Mirren, interprète de la souveraine dans le film The Queen, qui a récemment lancé : « Sa garde-robe ne m’impressionne pas. J’ai littéralement fondu en larmes lors de l’essayage des copies des vêtements royaux ». Décidemment les goûts et les couleurs, cela ne se discute pas !

Christelle Pellissier

Culture : Le Prix Renaudot décerné à un ex-cancre !


Daniel Pennac a eu la surprise de recevoir début novembre le prix Renaudot du meilleur roman 2007 pour Chagrin d’école, édité par Gallimard, dans lequel il relate sa jeunesse, ponctuée par ses échecs scolaires.

« J’étais un mauvais élève. Chaque soir de mon enfance, je rentrais à la maison poursuivi par l’école. Mes carnets disaient la réprobation de mes maîtres. Quand je n’étais pas le dernier de ma classe, c’est que j’en étais l’avant-dernier. » Par quelle magie le cancre, l’analphabète s’est-il métamorphosé en professeur de français pour devenir l’un des écrivains les plus aimés et reconnus de ce pays ?

L'ancien bonnet d'âne vient en effet d'être couronné pour Chagrin d'école par le Prix Renaudot, alors qu'il ne figurait pas dans la liste des cinq ouvrages retenus dans la dernière sélection du jury. Dans ce roman, Daniel Pennac se remémore avec tendresse, humour mais aussi un peu de douleur, ses souffrances d’enfant incapable de réussir à l’école.

Nourri d’anecdotes personnelles mais aussi d’observations sur les dysfonctionnements de l’Éducation nationale, Chagrin d’école se met à la place de tous ceux qui ont honte, rend hommage aux professeurs dynamiques et inspirés et vante les anciennes méthodes d’apprentissage. Le romancier relate également son expérience de professeur de français dans certains lycées réputés difficiles et sa foi inébranlable dans le fait qu’en chacun de nous se cache un lecteur qui, parfois, s’ignore.

Chagrin d’école est une belle leçon d’amour et d’espoir qui montre que rien n’est perdu, que la patience et la générosité peuvent sauver des jeunes de la noyade intellectuelle. La guérison s’opère aussi par les mots eux-mêmes : ceux qui fâchent et résistent deviennent un jour ceux qui apaisent et réconcilient.

Déborah Creff

Politique : Rachida Dati tête de liste à Paris


Dans un entretien au Parisien, la ministre de la Justice Rachida Dati a officialisé sa candidature dans le 7è arrondissement de Paris aux municipales. Retour sur sa nomination.

La garde des Sceaux a annoncé mercredi qu'elle se présenterait en tête de liste du VIIe arrondissement de Paris pour les élections municipales de mars. Depuis ses débuts en politique, Rachida Dati n'a jamais été confrontée au suffrage universel. Mais en choisissant cet arrondissement qui est très ancré à droite, elle a plutôt choisi la facilité.

Pendant longtemps, la candidate à la mairie de Paris Françoise de Panafieu aurait approché Rachida Dati pour qu'elle l'aide à relancer sa campagne. On sait que la nomination de la candidate de l'UMP pour Paris n'a pas fait l'unanimité dans son propre camp. En s'entourant de candidats comme la ministre de la Justice, elle s'assure un arrondissement gagnant.

Mardi soir s'est tenu la commission d'investiture de l'UMP. Le nom de la Garde des Sceaux avait été mentionné plusieurs fois sans confirmation. Mais aujourd'hui sa candidature est officialisée. "Ce sera de ma part un engagement entier aux côtés des Parisiens" a annoncé Rachida Dati dans un entretien avec le Parisien. Sa candidature rentre dans la politique de féminisation lancée par Françoise de Panafieu. Mais elle fait grincer l'opposition. La candidate PS au VIIe arrondissement, Laurence Girard a déclaré: "Avec 66 000 euros de revenu médian par ménage, cet arrondissement est le plus riche de Paris, en débarquant ici, la ministre ne prend aucun risque".

Rachida Dati avait aussi été approchée pour être candidate dans le XIIe arrondissement. Mais ce quartier est critique. Le candidat UMP aux législatives Arno Klarsfeld s'était fait battre par Sandrine Mazetier (PS). Aujourd'hui Jean Marie Cavada (MoDem) et la ministre de la Culture Christine Albanel se disputent l'arrondissement.

Élodie Petit

Politique : Madame LE futur maire de Paris et ses « Panafiettes »


« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », ce n’est pas Françoise de Panafieu qui dira le contraire. C’est bien elle, qui, comme son amie Elisabeth Badinter avait pris parti contre la loi sur la parité, estimant qu’il ne s’agissait que d’une loi alibi, dévalorisante et insultante pour les femmes. Or, aujourd’hui, le renouvellement et la féminisation sont les maîtres mots de la prétendante à l’Hôtel de Ville de Paris. Une liste de sept noms circule déjà…

À quelque cinq mois des élections municipales de Paris, l’UMP n'a toujours pas finalisé ses listes, tandis que pour l’actuel maire socialiste de la capitale, c’est déjà une affaire entendue. Depuis trois semaines les militants parisiens du PS ont exprimé leur avis. Anne Hidalgo sera la tête de liste dans le XVe arrondissement, Annick Lepetit dans le XVIIe et Daniel Vaillant dans le XVIIIe, pour les plus connus.

Côté UMP, des noms circulent déjà avec insistance : Véronique Vasseur (XIIIe), Rachida Dati (VIIe), Delphine Burkli (IXe), Linda Asmani (Xe), Claude-Annick Tissot (XIe), Roxanne Decorte (XVIIIe). Et Françoise de Panafieu elle-même, qui, en cas de victoire céderait son siège de maire du XVIIe arrondissement à Brigitte Kuster.
Alain Marleix, coprésident de la commission nationale UMP chargé des investitures, assure « qu'en aucun cas, les noms cités n'ont été validés" par les instances dirigeantes du parti.

Madame de Panafieu, n’a pas réussi à imposer Christine Albanel dans le Ve face à Jean Tibéri. Difficultés dans le IIe arrondissement, trois noms sont à départager : Christophe Lekieffre, Nicole Guedj et Martine Weill-Raynal.

Autour de ces annonces, la polémique s’est installée. On reproche à l’actuel garde des Sceaux, Rachida Dati, de se confronter au suffrage universel dans un des arrondissements les plus droitiers de Paris. « Le 7e est l’arrondissement le plus riche de Paris. En débarquant ici, la ministre ne prend aucun risque » déclare Laurence Girard, la candidate socialiste.

Stéphanie Barrat

Associatif : Une association qui bouge dans une ville qui s’endort


Capitale internationale aux mille attraits, Paris devient opaque pour la plupart des étrangers qui y viennent y vivre pour travailler ou étudier. Face à ce problème d’accueil et des pouvoirs publiques impotents, des associations se mobilisent. Focus sur l’une d’entre elles, le Club International des Jeunes.

Les Parisiens sont réputés stressés, impolis, bref pratiquement invivables. C’est souvent eux-mêmes qui se qualifient ainsi. Même s’il ne faut pas généraliser, il faut reconnaître que les habitants de la capitale ont leurs petites habitudes et qu’il est bien souvent ardu de les rencontrer en dehors de leur travail.

Alaa, un Syrien arrivé en France il y a 12 ans pour suivre des études d’audiovisuel, rencontra ce genre de problème. Le voilà dans cette grande ville, ne connaissant personne, ni les lieux où s’amuser, ni les coins à visiter, et sans rien pour l’orienter.
S’il existe des services aux étrangers, ils sont surtout destinés aux touristes, aux séjours de courtes durées, pour gens au fort pouvoir d’achat. Rien n’est fait pour ceux qui souhaitent s’installer.

Alaa a insisté et le voilà bien en place à Paris. Il s’est fait des amis, a appris à connaître Paris, qu’il adore. Et ses difficultés originales l’ont inspiré. Il a créé il y a 4 ans, une association destinée à l’accueil des jeunes étrangers arrivant sur Paris, le Club International des Jeunes à Paris.

Le Club connaît un franc succès. Il propose des ateliers d’échanges, franco/anglais, allemand et espagnol, des soirées dans des bars, des visites de quartiers de Paris (les passages couverts, le quartier chinois, la nouvelle Athènes etc.), des sorties aux musées, des excursions dans les plus beaux lieux de France (le Mont Saint Michel, les Châteaux de la Loire etc.), et tout cela à bas prix lorsque ce n’est pas gratuit.

Ce qui force l’admiration, c’est que cette association survit sans la moindre subvention, par la seule énergie des bénévoles qui la compose et par les petites participations fournies par les membres.

Manuel Silveira Da Cunha