dimanche 16 décembre 2007

Politique : Le FN saborde son "Paquebot"


"Je ne le vendrai qu’en dernier recours", avait pourtant affirmé Jean-Marie Le Pen au sujet du siège social de son parti, lors du dernier congrès du Front National le 18 novembre. Alors que les urnes l’ont sanctionné deux fois consécutivement, avec moins de 11% à la présidentielle et moins de 5% aux législatives, qui l’ont privé du financement de sa campagne par l’Etat, ainsi que la loi le prévoit. Résultat : 9 millions d’euros de dettes à combler que le FN entend éponger en vendant le siège de Saint-Cloud.

Devant ce gouffre, Jean-Marie Le Pen a commandé le 10 septembre un audit de son parti, qui n’a pu que confirmer l’agonie des finances. S’il y a un mois encore, le chef charismatique s’accrochait bec et ongles à son siège situé à Saint-Cloud dans les Hauts-de-Seine, aujourd’hui il le fait visiter dans l’optique de le vendre. Surnommé "le Paquebot" par ses troupes, il avait été acquis en 1994 pour 5 millions d’euros. Ses 5 200m2 en bord de Seine sont dorénavant évalués entre 15 et 25 millions d’euros. Autre mesure d’urgence, la mise en place d’un plan social pour les 40 membres permanents rémunérés du parti, dont le nombre diminuerait d’au moins 25%.

Face à ces changements drastiques, on garde pourtant le sourire à la tête du parti. Réélu triomphalement le 18 novembre avec plus de 97% des suffrages pour trois ans, Jean-Marie Le Pen en oublierait presque qu’il était le seul candidat à sa succession. Sa présidence au FN est en effet une valeur sûre depuis 1972. Cependant, même ceci devra changer un jour : depuis le 17 septembre, sa fille Marine s’est décidée à dévoiler sa candidature à la présidence du FN. Or Carl Lang, ancien secrétaire général, compte bien barrer sa route. Et le dauphin officiel depuis dix ans, Bruno Gollnisch, voit son poste de numéro 2 du parti disparaître peu après son triple pontage de cet été, au profit de ses deux adversaires. À la débâcle financière s’ajoute une guerre de succession...

Christophe Josset

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