dimanche 16 décembre 2007

Politique : Kadhafi, le « baiser de la mort » ?


Sombre cohabitation dans l’actualité hexagonale en ce lundi 10 décembre 2007 : alors que l’on célèbre la Journée internationale des droits de l'homme, c’est la visite du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi au président Sarkozy qui occupe tous les médias français. Cette rencontre suscite un torrent de critiques, émises de concert par l’opposition et des membres du gouvernement. Pour se justifier, le gouvernement évoque des relations d'État à État dans le respect du droit international.

Un réacteur nucléaire, de l’armement et des Airbus, le tout pour trois milliards d’euros : le prix des idéaux de la République ? C’est ce qui ressort de l’entretien accordé par Rama Yade, secrétaire d’état aux droits de l’homme, au Parisien dans son édition du 10 décembre. « Je serais encore plus gênée si la diplomatie française se contente de signer des contrats commerciaux, sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l'homme. C'est un devoir : la France n'est pas qu'une balance commerciale », a-t-elle affirmé dans les colonnes du quotidien, évoquant également le « baiser de la mort » que s’apprête à recevoir la France de la part d’un tyran sous couvert de collaboration commerciale.

À la voix de Rama Yade s'ajoutent les critiques de nombreuses organisations de défense des droits de l'homme. De leur côté, les responsables de l'opposition – François Hollande, Ségolène Royal, François Bayrou – dénoncent d’une seule voix l'accueil réservé à un dirigeant précédé par son passé terroriste : une occasion de les voir enfin unis.

Nicolas Sarkozy a défendu la visite de Kadhafi par la voix de son Premier ministre François Fillon, en visite à la communauté française d’Argentine la veille de l’arrivée du dirigeant libyen. S’appuyant sur la diplomatie « réaliste » du président de la République, il a ainsi expliqué que « la France reçoit le colonel Kadhafi parce (qu’il) s'est engagé dans un processus de réintégration dans la communauté internationale ».

Jean-Philippe Coll

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