dimanche 9 décembre 2007

Musique : Têtes raides : nouvel album Banco


Sorti le 3 décembre, Banco, le dernier album des Têtes Raides, marque les vingt ans de carrière du groupe français originaire de la région parisienne. Somme de deux décennies d’une création qui a repoussé tous les carcans, cet opus se veut celui de la sérénité pour un groupe qui joue son va-tout à chaque sortie d’album tant chacun refuse la catégorisation. Rock à textes, chanson, chanson-rock, ou rock tout court… les Têtes Raides cultivent le flou artistique.

Après l’électrique et nerveux Fragile, sorti en 2005, Banco joue la carte de l’apaisement tout en réservant une place à l’habituel engagement politique du groupe avec Expulsez-moi, une lecture détournée et personnelle du problème des sans-papiers. Ecclectique, l’album se fait tantôt électrique et bruyant, tantôt acoustique et feutré. La cohabitation de la guitare et de l’accordéon, marque de fabrique du groupe, s’opère ainsi dans l’harmonie, à l’image du burlesque et enflammé Plus haut, titre enregistré avec Olivia Ruiz.

Aux côtés des textes signés Christian Olivier, également au chant, à la guitare et à l’accordéon, les Têtes Raides s’offrent une digression poétique de 20 minutes avec la lecture en musique de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de l’auteur suédois Stig Dagermann. Un texte des années 1950 à la portée philosophique intemporelle qui questionne l’homme quant au sens à donner à sa vie. Un DVD de la lecture filmée de l’œuvre est distribué parallèlement à la sortie de l’album.

Farouchement vivant, Banco laisse présager d’un avenir tonitruant pour les Têtes Raides. Le groupe apparaît ainsi plus sûr de lui que jamais au travers d’une grande maîtrise de la musique et des textes, interprétés dans un chaleureux foutoir mais toujours taillés au cordeau. À écouter assis ou debout, Banco fait du bien. Pour le bonheur, allez voir les Têtes raides sur scène, là où leur art poétique et graphique prend toute sa dimension. Ils seront en tournée dans toute la France l’année prochaine.

Jean-Philippe Coll

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