dimanche 9 décembre 2007

Politique : Le doute plane sur les élections législatives en Russie


Le parti de Vladimir Poutine « Russie Unie » a obtenu plus de 64 % des suffrages lors des élections législatives de dimanche dernier. Ce score est un plébiscite pour le chef de l’Etat. Pourtant même si la popularité de Poutine n’est pas remise en question, des voix s’élèvent pour dénoncer une irrégularité de scrutin.

Communistes, libéraux et observateurs étrangers s’accordent à dire que ces élections ont été truquées. Selon Nezavissimïa Gazeta, « […] tout était déjà terminé et réglé : le pourcentage d’électeurs venus aux urnes, celui des suffrages pour le parti le plus important ». Le quotidien libéral ajoute que dimanche « alors que le vote était en cours […] on pouvait lire sur le site officiel de la Douma d’Etat un message de félicitation aux élus de la nouvelle chambre basse du Parlement ».

Garry Kasparov, le chef de l’opposition russe parle quant à lui « des élections les plus malhonnêtes » de « histoire moderne de la Russie ». Il aurait pour preuve une vidéo où l’on voit une Moscovite introduisant une dizaine de bulletins dans l’urne sous les yeux d’un homme en uniforme. Or, « S’il y a plus de bulletins dans l’urne que d’électeurs inscrits, ce n’est pas un motif d’annulation » précise Léonid Kiritchenko un spécialiste en droit électoral. Même les observateurs européens émettent des doutes quant à la transparence du vote puisqu’ils n’ont pas pu se rendre sur place à cause de la mauvaise volonté des autorités russes.

Les réactions européennes ne se sont pas faites attendre : « […] si l’on prend en compte nos critères et nos normes, ce n’étaient pas des élections libres, équitables et démocratiques » a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand. Le gouvernement britannique s’est dit « inquiet de ces irrégularités qui, si elles étaient avérées, suggéreraient que le scrutin n’était ni libre ni honnête ». Seul Nicolas Sarkozy aurait « chaleureusement félicité » son homologue aux dires du Kremlin, ce que dément Paris.

Stéphanie Barrat

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