mardi 4 décembre 2007
Humeur : Qui vend la France ?
Quand l’économie des pays rime avec stratégie politique, les chefs d’entreprise sont-ils encore les locuteurs compétents sur le marché mondial ?
L’augmentation de notre dette, la diminution du PIB par habitant, générée par un déficit chronique de notre balance commerciale, est créée par notre difficulté à nous exporter.
Jacques Chirac fut en son temps le premier et le meilleur VRP de la France. Piètre communiquant politique dans les limites hexagonales, sa gouaille et son charisme faisaient merveille à l’extérieur de nos frontières. Il avait comme ambition stratégique de vendre notre technologie au meilleur coût afin de récupérer des fonds pour financer notre technologie de demain.
Il fit signer de nombreux contrats, mais n’arriva pas à placer l’A380, pas plus que les centrales nucléaires ou le TGV ; la Russie, les États-Unis et le Japon étaient à l’époque les mieux placés. Il remporta tout de même 4 milliards d’euros de commandes bénéficiant aux vingt chefs d’entreprises qui l’accompagnaient. Il put également vendre six A319 et vingt A330 pour un total de 2 milliards d’Euros. Un stock de blé excédentaire de 700 000 tonnes fut également écoulé contre 100 millions d’euros. Mais des contreparties politiques vont de pair avec ces échanges commerciaux. La récente levée de l’embargo sur les ventes d’armes à la Chine en contrepartie des accords mirifiques signés par Nicolas Sarkozy inquiète Tokyo.
Ce chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros a de quoi faire rêver. Bien mieux que Jacques Chirac, les 8 milliards d’euros de réacteurs nucléaires et les 12 milliards d’euros signés par Airbus, inaugureraient-ils une nouvelle ère d’hommes politiques/hommes d’affaires. Les cadeaux et gratifications diverses qui leur seraient versées par les grands patrons seraient-ils une juste rémunération pour un travail accompli ? Et les impôts que nous payons suffiront-ils à nous garantir la même qualité de service pour la défense de nos intérêts ?
Chantal Sayegh-Dursus
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