"Quel imbécile!". Ces mots plutôt explicites ont été prononcés par le président français lors d'une interview pour la chaîne de télévision CBS. La journaliste Lesley Stahl avait entrepris de dresser son portrait pour l'émission qu'elle anime, "60 minutes". Avant sa visite des 6 et 7 novembre, l'objectif était de le présenter aux citoyens américains, intrigués par ce nouveau personnage sur la scène internationale.
L'incident entre le politique et la journaliste a pour la première fois été dévoilé lors de la diffusion de la bande annonce de l'émission. Enregistrée courant octobre, elle était destinée à être vue intégralement dans la nuit du dimanche au lundi 29 octobre sur la chaîne CBS. Elle passe en revue les aspects du personnage politique et de sa carrière. C'est là que l'on découvre Nicolas Sarkozy, dans une interview en privé accordée à l'Elysée, couper net l'entretien.
L'hebdomadaire Le Point écrira plus tard que CBS a "survendu" l'évènement. Il s'avère en effet que le montage laisse penser que Nicolas Sarkozy offense ainsi Lesley Stahl, alors qu'il s'adresse à David Martinon, porte-parole du gouvernement. Ce dernier s'est justement occupé de préparer cette deuxième entrevue avec la journaliste, un premier entretien ayant eu lieu auparavant. C'est une question sur Cécilia Sarkozy, après seulement quelques minutes, qui déclenche son emportement. "Si j'avais à dire des choses à propos de Cécilia, je ne le ferais certainement pas ici", répond-il avant de quitter son fauteuil, devant une journaliste médusée.
Le lendemain, Corine Lesnes, correspondante pour Le Monde aux Etats-Unis, note les réactions de la presse locale: Nicolas Sarkozy "est devenu le héros de tous ceux qui dénoncent la presse aux Etats-Unis". Dans son article, elle rapporte ce que les observateurs dénoncent comme étant une question "digne de la presse de caniveau", prenant parti pour le président français. De Sarkozy ou de l'Amérique, qui fascine le plus l'autre?
Christophe Josset
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