lundi 12 novembre 2007

Culture : Et si Dieu répondait ?


Un livre ? Non une interpellation ! « Dialogues avec l’ange » de Gitta Mallasz n’est ni du journalisme, ni de la fiction, encore moins de la littérature. Trois des témoins de ces dialogues, seront tués pendant la guerre car israélites (Hanna, Joseph son mari et Lili), seule Gitta, la catholique pourra témoigner et rassembler les carnets de cette expérience hors du commun qui se déroula en Hongrie de 1943 à 1944 et dura 17 mois.

Ce livre est ardu, non par manque de clarté, mais parce que chaque mot, chaque phrase bouscule les dogmes établis, notre vision de la foi et du monde. Il nous devient, dès lors, difficile de nous agripper à un élément rassurant ou connu. Le rapport à Dieu est totalement inédit : « Veux-tu me voir à nouveau ? » « Oui ». « Alors tu ne me verras pas ! » …Je lâche prise et je me dis (…) « Que ta volonté soit faite ! » À ce moment-là je le vois. Nous sommes à l’époque de l’Holocauste et nous pouvons légitimement attendre que ces trois jeunes israélites, seront sains et saufs, ne serait-ce que par ce rapport privilégié.

Mais là encore nous allons de surprise en surprise : A contrario, selon l’ange, le mal ne peut être détruit et arrêté que par le sacrifice de l’innocent. L’innocent est le peuple choisi pour laver le péché du monde et la mort dans ce monde n’est qu’une étape car il faudrait cent morts pour passer de l’amour à la lumière.

Encore plus insolite, l’homme, créature, doit devenir créateur afin de s’accomplir. Si cette étape n’est pas franchie l’homme et l’ange seront jetés comme du bois mort. Les anges renégats qui méprisaient l’homme ont été voués aux enfers uniquement pour avoir refusé d’obéir à cet ordre. Comment ne pas tressaillir quand on lit : « Fleurissez, portez des fruits ! La main vide est terrifiante (…) Désastres, ténèbres, guerres ne sont que manque de fruits. LUI, La faim des affamés, (…) LUI, le pleur s’il y a souffrance ».
Ce livre apportera la réponse à ceux qui essaient de comprendre, à condition simplement qu’ils soient prêts à y croire.

Chantal Sayegh-Dursus

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