mercredi 21 novembre 2007
International : Première instance à Phnom Penh
En 2008, les dirigeants survivants de l’ancien régime khmer seront jugés par le tribunal de Pnom Penh, sous l’égide des Nations Unies. Mais quel impact pourra avoir ce jugement plus de trente ans après les faits ? Chum Mey, un rare survivant de ces camps de réhabilitation, estime que la réconciliation nationale est à ce prix.
Au Cambodge, les Khmers rouges ont massacré plus de 2 millions d’individus, surtout des intellectuels. Ces élites, exterminées ou envoyées à la campagne afin d’être rééduquées par le travail forcé, sont aujourd’hui quasi inexistantes. Les villes ont été ainsi vidées au profit des campagnes.
De plus, le tribunal de Phnom Penh ne jugera pas tous les responsables. Certains comme Nuon Chea, ne seront pas inquiétés, pas plus que Pol Pot décédé en 1998. Seuls comparaissent Kieu Samphan, ancien chef de l’état, Kaing Guek Eav, surnommé « Douch », ex-chef d’un Centre interrogatoire, Tuol Sleng, ex- Commandant de prison, Nuon Chea ex- numéro deux, Leng Sary, ex-ministre des Affaires étrangères, son épouse Leng Thinth ex-ministre des Affaires sociales.
Des obstacles non négligeables se présentent pour la première audience. D’abord le point de vue international reste minoritaire, bien que par manque d’avocats le Cambodge, ait dû faire appel à des avocats étrangers. En outre, le problème de fond reste la loi cambodgienne qui doit être réinterprétée car, toute critique contre le gouvernement est passible de sanctions pénales au Cambodge.
Enfin, il subsiste une gêne plus matérielle, comme la situation du tribunal à l’intérieur d’une enceinte militaire et le coût de la procédure et de la protection des témoins qui outrepassent les moyens financiers du tribunal. Une aide internationale serait certainement la bienvenue. Mais le problème essentiel demeure que peu de responsables sont encore en vie et que les tortionnaires ordinaires ne seront pas jugés car étant considérés comme ayant obéi aux ordres.
Chantal Sayegh-Dursus
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