lundi 5 novembre 2007

Actu : L’Arche de Zoé à la dérive


Nicolas Sarkozy a effectué dimanche 4 novembre un voyage express à N’Djamena pour ramener les trois journalistes français et les quatre hôtesses de l’air espagnoles emprisonnés dans l’affaire de l’Arche de Zoé. Six membres de l’association restent détenus au Tchad.

« Sauver 10 000 enfants du Darfour de la folie des hommes », telle était l’intention annoncée par l’association « Arche de Zoé ». Ce projet ne verra jamais le jour. En effet, le 25 octobre 2007, neufs Français (six membres de l’ONG et trois journalistes) sont interpellés à Abéché, dans l’est du Tchad, au moment où ils tentaient de faire embarquer 103 enfants tchadiens vers la France dans le cadre de l’opération « Children Rescue ». Les sept Espagnols qui composaient l’équipage de l’avion sont également arrêtés.

Dès lors, l’affaire prend de l’ampleur : on assiste à un véritable imbroglio diplomatique et humanitaire. Les Français sont inculpés pour « enlèvement de mineurs et escroquerie », les Espagnols pour « complicité ». Le Quai d’Orsay a affirmé que les enfants étaient en majorité des non orphelins, originaires du Tchad, où l’affaire a suscité une émotion considérable. Le président tchadien Idriss Deby a lancé des accusations extrêmement graves, et non prouvées, sur l’association, en évoquant des réseaux de pédophilie ou de trafic d’organes.

Toutefois, il a souhaité la libération des journalistes français et des hôtesses de l’air espagnoles qui ont regagné leur pays dimanche 4 novembre dans l’avion du président de la République française. En revanche, la situation des six bénévoles de l’Arche de Zoé toujours détenus reste incertaine. Ils encourent jusqu’à vingt ans de travaux forcés au Tchad. Même s’il a qualifié l’opération de l’ONG « d’équipée lamentable », Nicolas Sarkozy a souhaité que ses membres « soient jugés en France ».

La rencontre entre les deux présidents français et tchadien a cependant permis de réaffirmer le déploiement d’une force européenne dans l’est du Tchad, zone frontalière du Darfour, en proie à une guerre civile.

Déborah Creff

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