lundi 5 novembre 2007

Politique : Le salaire de la peur


Alors que les Français réclament, sans succès, une révision de leur rétribution depuis des mois, c’est le président de la République qui bénéficiera de cette augmentation. Mardi 30 octobre, il a décidé, par l’intermédiaire des députés de sa majorité, de revoir son salaire à la hausse.

Une hausse de 140%. Imaginez que l’on vous annonce que votre salaire va augmenter de la sorte. Immédiatement vous pensez à la hausse de votre pouvoir d’achat, à la fin de vos crédits, à des jours meilleurs… Maintenant, imaginez que cette augmentation soit attribuée à un homme qui bénéficie déjà de tous les avantages possibles et imaginables : le Président de la République. Difficile à croire et pourtant c’est la dure réalité. Ainsi en 2008, la rémunération mensuelle du chef de l’État passera de 8400 à 19331 euros.

C’est donc un salaire de Premier Ministre que percevra Nicolas Sarkozy dans quelques mois. L’annonce a immédiatement suscité la polémique au sein du paysage politique français. Ainsi, parmi les détracteurs du locataire de l’Élysée, Arnaud Montebourg (PS) s‘indigne : « On a le sentiment que la classe politique se sert elle-même pendant que les Français sont au bord du trottoir ». À l’inverse, Laurent Wauquiez (porte parole du gouvernement) estime qu’il ne s’agit pas d‘une « augmentation des revenus du président [mais] d’une diminution de l’ordre de 15 à 20 % » par rapport à la somme globale touchée par Jacques Chirac.

Une transparence revendiquée par le président de la République qui a néanmoins du mal à convaincre l’ensemble des Français censés « travailler plus pour gagner plus ». Étant donné que ses frais personnels sont entièrement couverts par le budget de l’Élysée, Nicolas Sarkozy bénéficiera désormais de 19331 euros d’argent de poche tous les mois. Une quasi-provocation quand, dans le même temps, infirmiers et ambulanciers se battent pour une revalorisation de leur salaire, et que quelque 30000 postes ont été récemment supprimés dans la fonction publique pour rééquilibrer le budget.

Christelle Pellissier

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