mercredi 28 novembre 2007

Cinéma : American Gangster, film ou docu ?


Basée sur une histoire vraie, American Gangster de Ridley Scott raconte la chute du criminel Frank Lucas et l'acharnement que met l'inspecteur Ritchie Roberts pour le faire tomber. Ce film, aux faux airs de documentaire dépeint la fin des années 1960 à New York, à une époque où les États-Unis étaient embourbés dans un contexte international et politique difficile.

Harlem, 1968. Franck Lucas, interprété par Denzel Washington, est un homme de main modeste qui devient l’un des plus grands trafiquants de drogue des Etats-Unis. Les premiers pas de Lucas dans le monde du banditisme se font sans encombre à une époque où la corruption policière atteint des sommets. Tout se passe bien pour lui jusqu’à ce que la mafia italienne et un flic intègre ne s’intéressent à ses affaires. Russel Crowe interprète Ritchie Roberts, le policier qui lutte contre un système défaillant.

Relativement long (2h34’), ce film historique est cependant très captivant. Les personnalités complexes des deux protagonistes fascinent. Grand bandit, Franck Lucas est loin d’être détestable. Son enfance est marquée par le racisme de certains « flics blancs », qui ont massacré des membres de sa famille devant lui. Le « flic non-ripou » est également nuancé dans son interprétation. À l’inverse du rôle de Denzel Washington, son passé est plus mystérieux. Il se bat jusqu’au bout contre toute la corruption et la criminalité de ces années-là. Cependant, on ne peut pas dire des deux héros, que l’un est blanc et l’autre noir.

Un véritable documentaire, captivant qui restitue à merveille l’Amérique des années sombres où la drogue et la corruption étaient reines. Les détails sont très soignés, et si Ridley Scott a décidé de nous montrer avec un réalisme sidérant les 70’s, cela ne l’empêche pas de mettre en scène des fusillades et des instants musclés. La violence est présente même si l’action ne domine pas la réalité. Un mélange de genres original qui fait d’American Gangster une œuvre vibrante et oppressante, pour résumer tout simplement remarquable.

Anne-Sophie Trouslard

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