dimanche 27 janvier 2008

Politique italienne : Prodi attend son heure


Miné par les scandales et affaibli par la démission de son ministre de la justice, Romano Prodi avait abandonné, mercredi 23 janvier, son sort et celui de son gouvernement entre les mains du Parlement. Le président, désavoué, a finalement du remettre sa propre démission, qui n’a pas encore été acceptée par le Président italien, Giorgio Napolitano.

« Je fais référence à la Constitution pour vous demander, à vous députés, puis à vos collègues sénateurs, d’exprimer avec un vote de confiance votre jugement ». Par ces mots prononcés devant le Parlement mardi 22 janvier, Romano Prodi a peut-être scellé définitivement le sort de son gouvernement. Quasi certain du soutien des députés, qui s’exprimaient le jour même, le chef du gouvernement était loin de s’assurer un succès au Sénat, qui l’a d’ailleurs désavoué sur sa politique étrangère.

Désormais minoritaire au sein de la haute chambre du Parlement suite à la défection du parti centriste l’Udeur, Prodi a eu à cœur, dans un discours de vingt minutes, de mettre en avant les actions de son gouvernement. Insistant sur la nécessité d’une « continuité d’action », il a expressément demandé aux parlementaires « d’abréger une crise dont le pays n’a pas besoin ».

Mais pour que la crise cesse, faudrait-il encore que les scandales s’arrêtent. L’affaire des Dicos (les Pacs italiens), l’immigration, l’emploi, les relations difficiles avec le Vatican… ne suffisaient pas. Il aura fallu que le ministre de la justice, Clemente Mastella soit impliqué dans une histoire de corruption, qu’il démissionne, embarquant avec lui son parti, l’Udeur, fragilisant ainsi la faible coalition Prodi. L’affaire des ordures de Naples n’aura été qu’une goutte d’eau dans un vase qui débordait déjà.

Les chances de Romano Prodi de rester en place sont donc minimes, même si le principal intéressé reste confiant : « Je pense y arriver, même cette fois ». Visiblement, le premier ministre italien a oublié qu’une élection, même au Sénat n’est jamais gagnée d’avance…

Josian Bonnouvrier

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