dimanche 20 janvier 2008

France : Polprox Episode II


Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a annoncé la mise en place expérimentale d'"unités territoriales de quartier" en Seine-Saint-Denis, lors d'une conférence à l'Institut des hautes études de sécurité (Inhes), lundi 14 janvier. Une décision qui s'insère dans le cadre d'un plan pilote pour la sécurité prévu pour le département. Mais si la mesure trouve des échos favorables, elle suscite aussi l'incompréhension cinq ans après la suppression de la police de proximité.

"Ce qui compte, ce n'est pas le nom, c'est le contenu". C'est par cette formule que Michèle Alliot-Marie a consacré la création de ses "unités territoriales de quartier". Autrement dit, la nouvelle police de proximité. Rappel : imaginé en 1997 par Lionel Jospin, ancien Premier Ministre, le concept de la "polprox" avait été supprimé en 2002 par Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur...

Concrètement, trois unités de dix policiers volontaires chacune, ayant au minimum deux ans d'ancienneté, seront déployées dès le mois de mars sur les quartiers de Clichy-Montfermeil, des Francs-Moisins à Saint-Denis et des 4000 à la Courneuve, dans un but "expérimental". Ainsi, ces équipes "localisées sur un secteur, formées à l'activité en milieu difficile" devront également assurer "une présence permanente, active et dissuasive" et "être là où il le faut et à l'heure où il le faut et non pour faire, comme dans le passé, essentiellement de la prévention, de l'animation ou de l'encadrement de jeune", a insisté la ministre. Dans les deux ans, l'opération devrait être étendue à d'autres quartiers sensibles sur l’ensemble du territoire et mobiliserait 3 500 fonctionnaires expérimentés.

Mais certaines réactions sont vives, à l’image de la député socialiste Delphine Batho, qui évoque "une expérimentation cosmétique » ou du syndicat policier Alliance qui estime que ces unités ne pourront être instaurées que "si les noyaux durs de délinquants sont préalablement éradiqués". Mais quel que soit l’avenir de la mesure, nombreux sont ceux, à gauche comme à droite, qui pensent que cinq ans ont bel et bien été perdus.

Koceila Bouhanik

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