dimanche 13 janvier 2008

Monde : APE : l’Afrique a dit non !


Les Accords de Partenariat Économique (APE) entre l'Union européenne et certains pays africains ont pris effet le 1er janvier 2008 sur fond de polémique. En effet, la majorité des Etats concernés, des institutions locales et des collectifs estime que ces APE vont déstabiliser les fragiles économies africaines.

Depuis le 1er janvier 2008, les APE sont censés régir les relations commerciales entre les pays ‘ACP’ (Afrique, Caraïbes, Pacifique) et l’UE, mettant ainsi fin au régime préférentiel dont bénéficient les anciennes colonies sur le marché européen. Mais le libre-échange que les APE instaurent risque de créer une situation délicate à laquelle les économies africaines sont loin d’être préparées compte tenu de leur niveau de développement et de leur faible compétitivité. La société civile et les Etats africains, à l’image du Sénégal, ne cessent de dénoncer « le forcing » de l’UE dans les pourparlers.

Selon Mohamed Ibn Chambas, président de la Commission de la Communauté Economique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), ces accords ne sont « pas porteurs de développement », car fondés sur « une ouverture des marchés (africains) d’au moins 90%.» Une ouverture face à laquelle les petits exploitants, artisans et industriels ne peuvent pas faire face. Pourtant, une dizaine de pays africains ont déjà signé ces accords, à l’image de la Côte d’Ivoire. Ce projet est donc considéré comme « porteur de division pour la région ».

Un message relayé par une centaine d’organisations dans les pays concernés qui ont récemment organisé une manifestation dans toute l’Afrique, recevant également l’appui de la diaspora sous la bannière « Stop APE ! ». Les acteurs de la société civile (ONG, collectifs, rappeurs, associations diverses, coalitions nationales, etc.) ont, en outre, soumis aux gouvernements des pays ACP et de l’UE une série de propositions comme le maintien du principe de non-réciprocité qui a prévalu dans les relations commerciales UE-ACP, jusqu’à aujourd’hui. Le débat reste vif et les négociations sont toujours en cours.

Koceila Bouhanik

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