dimanche 20 janvier 2008

Environnement : Erika, cap sur le jugement


Huit ans après la catastrophe, le verdict a enfin été rendu. Mercredi 16 janvier, les quinze prévenus assignés pour le naufrage de l’Erika ont pris acte des peines qui leur ont été attribuées au tribunal correctionnel de Paris. Total a été condamné à une amende record de 375 000 euros.

Sept ans d’instruction, quatre mois d’audience, six mois de délibéré… Le procès colossal du naufrage de l’Erika a énoncé, mercredi, le verdict de la catastrophe grâce à la très attendue lecture du jugement de 300 pages. Quarante-huit témoins et experts ont défilé à la barre, pourtant pendant toute la durée du procès, il a été difficile de déterminer exactement les responsabilités de chacun. Les quinze prévenus (le groupe pétrolier Total, le propriétaire Giuseppe Savarese, le gestionnaire italien, la société de classification Rina, le capitaine Mathur, etc.) étaient poursuivis pour pollution par hydrocarbures ainsi que mise en danger d’autrui.

Le 12 décembre 1999, lors d’une livraison de pétrole en Italie, l’Erika se brise en deux dans une tempête au large des côtes du Finistère déversant 20 000 tonnes de fioul sur 400 Km de côte. Le naufrage provoque une crise économique dans trois régions. Les stations balnéaires sont vides, la pêche et les coquillages sont interdits, et plus de 150 000 oiseaux ont péri.

C’est pour cela que les prévenus, plus particulièrement l’affréteur Total, redoutaient surtout les indemnités que réclament les 101 parties civiles du procès. Ainsi, défenseurs des animaux, associations écologiques, pêcheurs, paludiers et hôteliers réclament plus d’un milliard d’euros d’indemnisation à la société dont les bénéfices frôlent les 13 milliards d’euros cette année.

L’affréteur, condamné à 75 000 euros d’amende fera certainement appel. Le dossier est donc loin d’être bouclé. Les conclusions du procès ont pourtant fait naître une avancée dans le droit français en reconnaissant pour la première fois le fondement de l’existence d’un « préjudice écologique ».

Christelle Pellissier

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