lundi 29 octobre 2007

Société : L’immigration a son « musée »


En pleine polémique sur le projet de loi sur la maîtrise de l’immigration, la Cité internationale de l’histoire de l’immigration a ouvert ses portes le 10 octobre dans la discrétion. Sa mission est de faire changer les regards sur l’immigration.

« Autrui est l’expression d’un monde possible ». Cette citation du philosophe Gilles Deleuze symbolise toute la démarche de la Cité internationale de l’histoire de l’immigration. Loin des tambours et trompettes qui avaient accompagné le lancement du musée du Quai-Branly ou de la Cité de l’architecture et du patrimoine, l’ouverture du Palais de la porte Dorée (ex-musée des Arts d’Afrique et d’Océanie) a pris une teinte plus feutrée : le musée n’a eu droit à aucune inauguration officielle.

L’objectif de ce projet est de construire un regard exact sur l’immigration au travers d’une triple mission culturelle, éducative et civique. « L’histoire de la France, la construction de son identité, de sa civilisation, est largement celle de millions d’hommes et de femmes qui ont quitté leur pays d’origine, pour s’établir en France et devenir français. Montrer l’essentiel de cette construction collective, c’est vouloir contribuer à changer le regard contemporain sur l’immigration et favoriser l’entreprise, en perpétuel chantier, de l’intégration et de la cohésion sociale » explique Jacques Toubon, Président du conseil d’orientation de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration.

L’exposition permanente « Repères » développe 200 ans d’histoire de l’immigration. Présentée à l’étage sur 1 100 m2, elle est divisée en trois parties : «Émigrer», «Vivre en France» et «Diversités». L’exposition qui est centrée sur l’expérience des migrants de la fin du XIXe siècle à nos jours, rend palpable la douleur des départs, les difficultés des voyages, la réalité de la vie en France, avec ses espoirs et ses déceptions. Par ailleurs, le musée accueille actuellement jusqu’au 11 janvier 2008 l’exposition temporaire « Reconstruire la nation : les réfugiés arméniens au Moyen-Orient et en France (1917-1945)».Une autre exposition temporaire intitulée « Ellis Island portraits » se tiendra à partir du 13 novembre.

Déborah Creff

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