mardi 23 octobre 2007

Cinéma : Une toile à 99 francs !


99 francs, le best-seller de Beigdeber, vient d’être porté à l’écran. Réalisé par Jan Kounen, cette adaptation qui met en scène un Jean Dujardin corrosif, brosse un portrait acide du monde de la publicité.

Pari réussi pour Jan Kounen ! Cette adaptation du roman autobiographique de Frédéric Beigdeber 99 francs (rebaptisé 14,99 euros depuis le passage à l'euro) qui a connu un vif succès lors de sa publication en 2000 chez Grasset, est une véritable réussite ! On reconnaît dans le look de Jean Dujardin (lunettes, cheveux longs, chemise blanche, silhouette efféminée) celui de l’auteur du roman adapté.

L’acteur populaire endosse à merveille le rôle d’Octave, rédacteur publicitaire de 33 ans, cynique et arrogant qui décide aujourd'hui ce que vous allez vouloir demain. Ce dernier enchaîne les répliques qui tranchent comme des slogans : « « Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas. » Pour lui, « l'homme est un produit comme les autres ». Octave est couvert d'argent, de filles et de cocaïne. Pourtant, il doute. Deux événements viennent bouleverser le cours de sa vie : son histoire d'amour avec Sophie, la plus belle employée de l'agence, et une réunion chez Madone, un géant du produit laitier pour vendre un film de pub.

Le doué Octave déjante alors et décide de se rebeller contre le système en sabotant sa plus grande campagne. Avec un indubitable sens de la formule et une narration fragmentée comme dans le roman en « je, tu, il... », cette comédie satirique de Jan Kounen respecte tout à fait l’esprit du roman de Beigdeber. Ce dernier apparaît d’ailleurs furtivement comme un clin d’œil, dans certains passages du film. Critique du monde de la communication moderne où l’on dépense des milliards de francs (aujourd’hui d’euros) pour donner envie à des gens qui n’en ont pas les moyens d’acheter des choses dont ils n’ont pas besoin, le film ne manquera pas de réjouir les fans du best-seller de Beigdeber et d’inciter les spectateurs à réfléchir sur la société de consommation actuelle.

Déborah Creff

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