mercredi 24 octobre 2007

Culture : le marché de l’Art français mis en danger par Internet


En France, le marché de l’art est soumis à des règles très strictes dictées par le Conseil des ventes. Internet est en train de tout bousculer avec des sites comme ebay qui permettent à tout un chacun de vendre et d’acheter librement les œuvres de leur choix.

Le marché de l’art en France a toujours été très réglementé. Pour pouvoir organiser une vente en enchère publique, il faut créer une Société de Vente Volontaire (SVV) et obtenir la participation d’un commissaire priseur pour animer la vente. Ce dernier n’est pas un marchand, mais sert d’intermédiaire, les biens lui sont confiés, avec une indication sur le prix minimum que demande le client pour son bien, il revient ensuite au commissaire priseur de l'exposer et de le vendre.

Le commissaire priseur est également un spécialiste en droit et en histoire de l’art. Il peut être amené à authentifier une œuvre. L’examen pour accéder à cette fonction est difficile et demande des diplômes dans ces deux matières. En 2000, la législation a commencé à évoluer, car la plus grande part des ventes d’art commençait à fuir la France, notamment vers l’Angleterre où les conditions sont bien moins contraignantes pour animer une salle des ventes.

Des équivalences ont été fournies à certains « actioner » (commissaires priseurs) internationaux qui pouvaient vendre partout dans le monde sauf en France. Le Conseil des ventes permet de passer des équivalences aux actioners pour animer des ventes françaises.

Mais cette exception française va sûrement péricliter. Il est maintenant possible de mettre en vente sur internet les œuvres que l’on veut, directement au contact du client et sans intermédiaire (gain de temps, diminution des frais). Bien entendu il manque l’expertise des commissaires, mais cette profession a plusieurs fois été éclaboussée par des scandales. Faux vendus comme étant vrais. Vrais cédés comme étant faux. Loin d’être une généralité, ces magouilles ont taché cette profession de la même manière que l’on se méfie des notaires.

Il est à prévoir que le marché des commissaires priseurs se réduise d’année en année, jusqu’à ne laisser, aux plus chanceux ou talentueux d’entre eux, que le marché de l’art de luxe.

Manuel Silveira da Cunha

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