dimanche 10 février 2008

Italie : La dissolution rêvée de Berlusconi


À l’affût. Après 20 mois sans le pouvoir politique dont l’avait privé son vieil adversaire Romano Prodi, Silvio Berlusconi est donné gagnant pour les législatives en Italie, suite électorale logique à la dissolution du Parlement.

Signée par le chef de l’Etat Giorgio Napolitano mercredi 6 février, cette dernière est le résultat de la crise gouvernementale qui a suivi la démission le 24 janvier de Romano Prodi. Le chef du gouvernement avait été désavoué par le Sénat où il avait perdu sa majorité. Aucun gouvernement de transition n’ayant pu être formé depuis sa défection, le président italien s’est ainsi retrouvé contraint d’annoncer des élections législatives, qui devraient avoir lieu les 13 et 14 avril selon les médias italiens.

Le système politique italien est quelque peu différent de son homologue français: le Parlement italien est constitué de deux chambres, la Chambre des députés et le Sénat de la République, soit respectivement 630 et 315 politiques élus par suffrage universel direct pour cinq ans. Le chef du Conseil, l’équivalent de notre Premier ministre, est ensuite nommé par le chef de l’Etat en fonction de la majorité au Parlement.

Voilà donc l’enjeu pour Silvio Berlusconi. Il y a deux ans en 2006, la gauche de Romano Prodi l’avait battu de seulement 24000 voix. L’adepte de chirurgie esthétique de 71 ans, dorénavant débarrassé de son rival historique, aura affaire pour la cinquième fois aux électeurs italiens face à Walter Veltroni, 52 ans, actuel maire de Rome et dirigeant du Parti démocrate. Propriétaire d’un empire audiovisuel, l’homme le plus riche d’Italie, 51e fortune mondiale en 2007 selon Forbes, semble prêt à en découdre malgré le décès de sa mère Rosa le 3 février. Pour ces prochaines législatives, l’hebdomadaire l’Espresso, politiquement à gauche et s’affichant ouvertement contre Silvio Berlusconi, publie pourtant les résultats d’un sondage qui créditent la droite et le "Cavaliere" de 58% d’intention de votes, soit 16 points d’avance sur la gauche.

Christophe Josset.

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