dimanche 17 février 2008

Australie : Excuses publiques au Parlement de Canberra


Le premier Ministre travailliste Kevin Rudd a présenté au Parlement, mardi 12 février, ses excuses pour les injustices et les mauvais traitements dont a été victime le peuple aborigène au fil de l’histoire.

« Nous nous excusons pour les lois et décisions des Parlements et gouvernements successifs qui ont causé de grandes peines, des souffrances et des pertes à nos compatriotes australiens » a déclaré Kevin Rudd. Ainsi, les autorités australiennes ont demandé pardon pour l’un des aspects les plus controversés de la politique d’assimilation à l’encontre des Aborigènes : de 1910 à 1970, des dizaines de milliers d’enfants autochtones ont été enlevés à leurs familles pour être élevés dans des foyers de blancs. Les chiffres oscillent entre 70 000 et 100 000.

Ces enfants victimes se sont regroupés sous le nom de « générations volées » et une centaine d’entre eux se trouvaient à l’intérieur du Parlement pour assister à cette « cérémonie ». Tandis qu’à l’extérieur des milliers regardaient la retransmission sur un écran géant, assis sur les pelouses. C’est le corps enduit de peinture blanche et accompagné de l’instrument traditionnel, le Didgeridoo, que les Aborigènes ont attendu « le pardon » tant espéré.

« Pour la toute première fois depuis longtemps, la communauté indigène se sent véritablement appartenir à l’Australie, elle sent qu’elle est acceptée par l’ensemble de la nation » déclare Mark Bin Bakar, le doyen de « générations volées ». Est-ce le début d’une ère de réconciliation entre le peuple Aborigène et le reste des Australiens ?

Aujourd’hui, l’Australie compte 460 000 Aborigènes qui représentent 2% de la population Australienne. Ils restent néanmoins un groupe socialement défavorisé, leur espérance de vie est de 17 ans inférieure à celle du reste de la population, les problèmes d’alcoolisme, de chômage, de violences conjugales sont plus fréquents également. Kevin Rudd s’est engagé à réduire les inégalités de façon significative avant la fin de son mandat.

Stéphanie Barrat

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