dimanche 17 février 2008

France : Échec total des prisons pour mineurs


C’est peu après l’heure du déjeuner qu’un jeune détenu de seize ans s’est donné la mort lundi 4 février, à la première prison pour mineurs, ouverte en juin 2007, à Meyzieu, dans la banlieue de Lyon. Suite à ce drame, Rachida Dati s’est rendue sur les lieux, samedi 9 février, en réaffirmant, au Monde, que l’EPM est un outil « tout à fait adapté aux nouvelles formes de délinquance des mineurs ».

La loi Perben dite Loi d’Orientation et de Programmation pour la Justice (LOPJ), du 9 septembre 2002, est à l’origine de la création des EPM. Cette loi stipule la création, à partir de mai 2007, de sept établissements qui doivent regrouper chacun 60 mineurs, âgés de 13 à 18 ans. Il est bien précisé dans le Bulletin du Journal Officiel, que la formation « constitue l’une des priorités dans l’emploi du temps individuel de chaque mineur élaboré par les membres de l’équipe pluridisciplinaire ». Actuellement au nombre de cinq, l’ouverture de ces centres n’a pas été accueillie favorablement par tous.

Déjà en 2005, Le Collectif National Unitaire, prévoyait un large rassemblement à Toulouse, pour marquer leur opposition à l’ouverture d’un des centres. Le collectif dénonçait l’augmentation du nombre de places qui passerait de 900 à 1500, alors « que le nombre de mineurs incarcérés est en baisse ».

Ce constat est renforcé par Numéro 0, un webzine alternatif, qui a appelé à manifester samedi à Meyzieu en soutien aux proches du jeune suicidé. Les journalistes rappellent que déjà le 25 janvier, le jeune avait enfumé sa chambre. Suite à cet incident et malgré l’intervention des éducateurs qui constataient que le jeune n’était pas à sa place ici, le juge pour enfant a reconduit sa peine.

Ces quartiers avaient fait l’objet d’une enquête de la part du journaliste Edouard Zambeaux, qui avait passé une semaine dans huit prisons différentes, d’octobre 2000 à juillet 2001 : « D’emblée c’est l’arbitraire qui s’impose et le sentiment vite partagé par la plupart des ados détenus que la prison est une zone de non-droit ».

Patrice Alain

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