dimanche 17 février 2008

Cupidon aux mains d’argent


Panique à bord, c’est la Saint-Valentin. Cadeaux, dîners romantiques et mots doux seront de mise en ce jour si spécial. Cupidon, la flèche bien aiguisée, savoure chaque année cette fête pour laquelle il a tant travaillé.

Une année entière à passer son temps à pénétrer ces cœurs innocents devenus soudainement dépendants. Une aubaine me direz-vous. Non, car le petit être aux plumes angéliques manque en fait de générosité. En ce XXIème siècle où rien n’est gratuit, pour trouver l’amour il faut en payer le prix.

Lingerie, gadgets hors de prix, fleurs, et même high-tech sont aujourd’hui les incontournables du 14 février. Le consommateur du troisième millénaire, pourtant conscient de la supercherie, se laisse complètement berner par ce jour lové. Au placard les cadeaux simples et peu coûteux. Le temps des poèmes, et des déclarations enflammées est désormais résolu. Les amoureux bravent les clichés, et même le manque de pouvoir d’achat dans l’unique but d’éviter une scène voire une rupture qui risquerait de gâcher cette merveilleuse journée.

Ainsi, n’hésitez surtout pas à investir dans un caleçon rayé parsemé de cœurs colorés, 40 euros pièce ou dans une clé USB parée pour l’occasion à 150 euros seulement. Car il est vrai, en effet, que la clé (qui ouvrait jadis nos cœurs) USB est parfaitement adaptée à l’amour qui se doit d’être fêté. Les gadgets sexuels également. Les huiles de massage comestibles, les sex toys déjantés et les jeux de société coquins et animés sont aussi de la partie… Et oui, c’est ça le romantisme en 2008.

D’autres se contenteront d’un dîner. Pas moins de 50 euros par personne la soirée. Plus onéreux, un site Internet propose même une soirée en compagnie du couple le plus en vue de l’année : Nicolas et Carla que Cupidon n’a pas épargné. Décidemment cet ange veut tous nous ruiner. Tapi sur son petit nuage doré, il n’a pas conscience de la stagnation des salaires ou de la montée flamboyante des loyers. Obsédé par son arc doré, il ne pense qu’à percer nos cœurs et nos porte-monnaie.

Christelle Pellissier

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